Il ne vous aura pas échappé que, telle l'Alice de Lewis Carroll, nous sommes passés de l'autre côté du miroir. Les jours rallongent et le chemin qui serpente devant nous nous guide vers les beaux jours à venir. Et puis, c'est la nouvelle année qui pointe le bout de son nez et porte en son sein son lot d'espérances et de promesses. C'est une belle période tout de même où les gens se tournent les uns vers les autres et se souhaitent une belle année.
À mon tour, chers lecteurs du Journal du Gers et des Feuillets de Feuillade, je vous souhaite une excellente année 2018. Que la joie habite vos cœurs ! Et surtout, la santé. En cette période cérémonieuse, le vœu de santé apparaît ainsi comme le vœu socle, la pierre angulaire qui permettra aux fondations d'être solides et de bâtir en toute quiétude tout au long des trois cent soixante-cinq jours à venir.
C'est vrai que c'est important la santé. Et le système mis en place pour nous permettre de la conserver et de la retrouver a certes un coût mais n'a pas de prix. Le Premier Ministre britannique, Theresa May, vient de l'apprendre à ses dépens. En effet, le 4 janvier dernier, devant l'engorgement des hôpitaux publics, elle a été amenée à s'excuser. Depuis 2010, date d'arrivée au pouvoir des conservateurs, les services publics britanniques et notamment celui de la santé ont subi de plein fouet la politique d'austérité menée par le gouvernement de David Cameron. Les dépenses d'investissements en matière de santé publique se sont fortement contractées et de nombreux hôpitaux ont fermé ou ont fusionné. Le triste résultat se trouve désormais sous nos yeux. Je formule donc le vœu que nos dirigeants aient conscience de cet enjeu majeur et prennent soin de notre système de santé. Mes vœux vont aussi vers tout le personnel soignant qui souffre des restrictions continues et se trouvent être la variable d'ajustement dans un environnement où chaque emploi compte. Qu'en 2018, la santé revienne au cœur de nos priorités !
Mais la cadence en ces débuts d'année n'est pas seulement aux voeux, elle l'est aussi aux terribles résolutions. Pour ma part l'année 2017 s'est achevée dans la confiance puisque j'ai franchi le cap des douze coups de minuit, fort résolu à prendre au plus tôt toute une série de bonnes résolutions. Le lendemain, dès potron-minet, tandis que j'entrouvrais les paupières à l'heure où la campagne a cessé de blanchir soit vraisemblablement aux environs de quinze heures, je me suis assis devant une feuille blanche. Réflexion épuisante qui nécessita une heure de méditation supplémentaire afin d'y voir un peu plus clair. A seize heures ma page était toujours blanche. En revanche, ma chemise qui l'était tout autant à l'origine, souffrait le martyre au contact du stylo encre entr'ouvert, baveur sans scrupule devant l'Eternel. Qu'importe, vingt minutes plus tard, je ployais sous le poids des résolutions à prendre. Trop, beaucoup trop pour un seul homme. A seize heure trente, j'étais enfin résolu à abandonner toute résolution, convaincu qu'en matière de sainteté il est surtout important de mettre un coup d'accélérateur sur la fin du parcours. Dès lors, déchirrant ma page, je prenais fièrement une nouvelle feuille et y inscrivit sous le titre de via turistica, deux objectifs à mener en cette année 2018.
Le premier me vint naturellement tandis que je trempais une madeleine dans mon café au lait. "Et tout d'un coup, le souvenir m'est apparu". Un immense donjon surplombant un village de tout beauté: Bassoues. Pour Marcel Proust, « le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux. » Apprendre à regarder ce qui nous entoure. Déceler dans l'habitude, dans le quotidien, de petites pépites et les faire partager. Oui, en 2018, je m'engage à faire découvrir le Gers. Bien sûr, je ne puis passer outre mes classiques que sont Termes d'Armagnac, Lavardens, Lectoure, La Romieu ou Flaran mais je veux aussi sortir des sentiers battus. Et ainsi musarder du côté de Bazian ou Terraube, de Simorre ou Saint-Justin.
Ravi de ma première résolution, je me suis avancé, dans la même état d'esprit, avec confiance, sur cette fameuse via turistica. En matière de tourisme de proximité, je me suis souvenu de la politique des Grands Sites menée par l'ancienne région Midi-Pyrénées. Je l'avais découverte, il y a quelques années, lors du festival de Marciac. En effet, avant le concert, les organisateurs du festival avaient décidés de projeter sur les écrans géants une petite vidéo, si bien faite que lorsque les écrans redevinrent noirs, la salle qui, ébahie, avait retenu son souffle, explosa en un concert d'applaudissement. Cette vidéo présentait avec brio 25 Grands Sites de notre région. Depuis, Midi-Pyrénées s'en est allée et de son mariage (arrangé) avec le Languedoc-Roussillon est née l'Occitanie.
Mais, sous l'égide du gersois Jean-Louis Guilhaumon, la politique des Grands Sites se renouvelle et prend de l'ampleur. Les compteurs sont remis à zéro et l'ensemble des sites doivent déposer ou redéposer un dossier afin d'obtenir ce précieux label. Combien seront-ils à le conserver? Quels seront les nouveaux venus? Une partie du suspense a été levée en décembre dernier lorsque la Présidente de la Région, Carole Delga, a dévoilé dix-sept sites dont trois gersois. La seconde partie de la sélection sera connue le 31 janvier prochain. Ainsi, l'Occitanie qui parvient à mettre en valeur son territoire disposera d'une carte, véritable invitation au voyage, chasse au trésors pour aventurier de proximité. Je ne vous cache pas attendre avec une certaine impatience cette deuxième étape pour concrétiser ma seconde résolution et partir ainsi à la découverte de notre nouvelle région.
Ainsi, chers lecteurs, chers amis, pour 2018, je vous souhaite de vous laisser guider. Partez à la découverte de nos terroirs et prenez la clef des champs, la plus belle qui soit.