Petite parenthèse

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Tirer sur l'ambulance

Connaissez-vous les « actes non pertinents », les « opérations inutiles », et les « lits (d’hôpitaux) qui ne servent à rien » ? Sans doute que oui, puisque, d’après la ministre de la Santé, ils seraient légions dans notre système de soins.

Pourtant, on a toujours en mémoire des images de chaos dans les services hospitaliers saturés, ou de patients allongés dans les couloirs pour une épidémie de grippe, comme en janvier dernier. Et combien aujourd’hui encore attendent qu’un lit se libère pour pouvoir enfin être hospitalisés ?

Mais quand il s’agit de faire des économies de santé conséquentes -trois milliards d’euros l’an prochain-, c’est encore l’hôpital qui est montré du doigt, avec ses urgentistes, ses médecins et son personnel au bord de l’implosion. Tous subissent depuis des années les restrictions budgétaires, et cumulent les heures de travail acharné. Une fois de plus, c’est bien sur une ambulance que le gouvernement s’apprête à  tirer.

Cette métaphore, née sous la plume de Françoise Giroud en pleine campagne présidentielle de 1974, apparaît dans un pamphlet qu’elle publie dans l’Express , pour stigmatiser la candidature encombrante de Jacques Chaban-Delmas.

On comprend aisément le sens de l’expression, puisque l’on sait qu’une ambulance transporte une personne en souffrance qui a un besoin urgent d’être prise en charge. Lui tirer dessus serait assimilé à un acte criminel qui  aurait pour conséquence d’achever  le malade au lieu de le soigner.

La « révolution en douceur », censée recentrer l’hôpital sur « l’excellence et la haute technicité », risque de faire de sacrés ravages dans un pays affaibli, dont les dirigeants tirent pourtant orgueil de sa puissance économique mondiale. 

Maintenant que la coupe est pleine, à notre santé !

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