Ils sont « quadras », ils pensent qu'ils représentent un avenir....
Ils ne sont même pas capables au Parlement de voter contre l’investiture du gouvernement le plus à droite de la Ve République.
Je vois le début de compétition qui se dessine, à la perspective du prochain congrès, entre des quadras médiatiques qui souhaitent prendre la tête du Parti socialiste, et la façon dont s’articule ce débat, ou même dont les éditorialistes de la grande presse en rendent compte, comme d’une course de petits chevaux.
On est bien loin du compte.
La grande difficulté du Parti socialiste ce n’est pas d’abord de se choisir un chef fringant et propret, ce n’est pas la quête du "gendre idéal" ou de la "femme moderne", c’est d’envoyer un message.
Ils vivent dans un autre monde, ceux qui pensent que parce qu’ils sont « quadras », ils représentent un avenir, alors qu’ils ne sont pas capables au Parlement de voter contre l’investiture du gouvernement le plus à droite de la Ve République.
Un message – « Faire de la politique, c’est dire des choses à des gens » disait François Mitterrand –, ça veut dire qu’on dit quelque chose, qu’on propose quelque chose, et pas simplement qu’on dit son âge, pour montrer qu’on est plus jeune que les dirigeants précédents.
Le Parti socialiste d’aujourd’hui ressemble un peu à une entreprise qui vend des petits pois en conserve, et qui, après avoir perdu son approvisionnement en petits pois, continue à fabriquer et à fermer des boites de conserve qu’elle met sur le marché, mais dans lesquelles il n’y a plus de petits pois, et où une dispute éclate entre les actionnaires pour savoir qui doit diriger l’entreprise qui fabrique ces boites de conserve vides... en oubliant que plus personne n’achète ces boites de conserve vides.
Personne ne va s’intéresser à ce « concours de beauté », en dehors de quelques éditorialistes Mainstream, même s’il y aura toujours un gagnant à ce concours.
Le vrai problème c’est de remplir la boîte.
C’est la seule condition pour que de nouveau des clients en achètent.
Si les boîtes devaient rester durablement vides, il viendrait un concurrent qui mettrait des petits pois en vente, peut-être sous une forme moins bien présentée, moins bien arrangée, avec une marque nouvelle et peu connue, mais ces petits pois là, au moins, on pourrait les manger.