Vous savez que j’utilise cette messagerie hebdomadaire et cinématographique uniquement pour la communication de Ciné Europe.
Hors vous savez aussi que nous sommes entre deux tours d’une élection présidentielle où le Front National est présent au 2e tour, et que contrairement à la sidération de 2002, il a cette fois-ci des chances réelles de remporter cette élection. La culture est à la fois un rempart, un bouclier et le premier verrou qui saute lorsque le sectarisme l’emporte. Alors avant qu’il ne soit trop tard, il faut soutenir la Culture, toutes les cultures, et en l’occurence la culture locale, la culture de proximité.
C’est pourquoi, exceptionnellement, en plus du programme de votre cinéma de proximité, je ferai la promotion de deux évènements culturels locaux qui mêlent Théâtre et Littérature.
Ce week-end à Cannet, au Domaine du Moulié, la troupe MIAM, grande habituée des lieux venue de Nantes, vous proposera 2 représentations qui revisitent le théâtre de boulevard: « C’est Feydeau, Labiche et Tchekhov qu’on assassine ». Vous serez reçus par les 3 soeurs Charrier, qui ont toujours mélangé le travail de la vigne et le goût des arts, comme leur mère Pierrette symbole d’ouverture au monde et curiosité de l’ailleurs, alors qu’elle était rarement sorti de son village entre Riscle et Viella… Une dégustation de pacherenc clôturera le spectacle.
Le vendredi 12 mai à Nogaro (juste avant notre évènement au cinéma sur la Permaculture), aura lieu la nouvelle édition des Rencontres Littéraires où lycéens et public accueillent 10 écrivains et élisent leur meilleur premier roman. Rencontres, débats et signatures seront suivis d’un buffet offert. Ce festival est organisé depuis plusieurs années par Eric Busson, dont la passion se partage entre littérature et cinéma: il est aussi le mentor des Hallucinés (groupe des lycéens cinéphiles de Nogaro) que nous avions reçu pour « Primaire » à Ciné Europe, nous faisons aujourd’hui écho à sa démarche.
Si je soutiens et partage ces 2 évènements, c’est non seulement parce que ce sont des amis qui les portent mais aussi parce qu’entre « guerriers de la culture » nous nous devons de nous soutenir et de résister ensemble. C’est une chance d’avoir sur notre territoire cette proposition de diversité et d’échange, pour un prix souvent bas par rapport à ceux pratiqués en ville. Hier soir à Plaisance nous projetions « Barberousse » l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma, dans le cadre du cycle Kurosawa et de notre label Patrimoine, à un tarif pour tous de 5,50 euros. Nous n’étions que 3 spectateurs pour ce film de 1965 en noir et blanc en version originale japonaise! mais je peux vous dire qu’à défaut du quantitatif, la qualité était au rendez-vous: voir un film humaniste sur la grandeur d’âme et la médecine du corps et de l’esprit, avec une telle valeur esthétique et humaine, c’est un privilège unique. Nous sommes le seul pays au monde aussi cinéphile, qui propose sur grand écran des oeuvres intemporelles dans des villages de 1500 habitants! Profitons-en cette chance n’est pas donnée à tous, elle demande qu’on fasse quelques efforts, qu’on sorte de chez soi et qu’on aille vers une culture inconnue. C’est plus demandant que de rester devant la télévision, mais plus enrichissant aussi. Le cycle Kurosawa se terminera mardi prochain avec « Dodes’kaden » et sera suivi d’un cycle portrait de Femmes avec 2 films d’Agnès Varda et 1 film de Satyajit Ray, le maître indien. On garde espoir et on y croit: bientôt peut-être nous convaincrons une dizaine de fidèles pour ce « ciné-club » du mardi soir…Autre point fort de la semaine, nous vous recommandons lundi soir le documentaire « À voix haute ». Il donne la parole à des étudiants qui vont se révéler grâce à cet instrument qu’est le langage parlé en public. Un film sollicité par les critiques et le public.
Je vous met ici en pièces jointes tous ces évènements, et vous reparlerai la semaine prochaine des 12 et 13 mai à ne pas manquer dans votre cinéma de proximité. Bonne semaine et bon vote!