La rénovation de cet édifice emblématique, qui représente un investissement global de 6,4 millions d'euros, est entrée dans son ultime phase consacrée à la végétalisation des terrasses avec la plantation, de deux grands arbres de Judée.
Pour rappel : En fin d'année dernière : la végétalisation des paliers inférieurs avec des "couvre-sol" pour mettre en valeur les fontaines qui ont été rénovées. Sur la terrasse supérieure, une bordure de buis entoure un aménagement de plantes vivaces, qui rappelle les vitraux de la cathédrale, par ses couleurs et sa composition. La plantation sur la terrasse canopée de 22 érables, au pied desquels ont pris place du lierre "couvre-sol" et du paillage.
Fin des travaux : L'aménagement des terrasses centrales se poursuit avec la plantation de charmilles et de deux arbres de Judée, au niveau de la terrasse accueillant la statue de D'Artagnan. Des arbres de près de 4 mètres, accompagnés de rosiers, la finition du sol et la pose du mobilier s'étendront jusqu'à fin février ;
Au niveau de la terrasse Lartet, des plantations de tilleuls qui, comme la mise en place de stabilisé et l'installation des bancs, s'achèveront en mars ;
Au niveau des terrasses latérales : le nivellement général est terminé, on est entré dans une phase de préparation du sol. La plantation de la vigne avec des cépages locaux utilisés dans le Saint Mont et le Madiran ainsi que certains blancs pour la distillation de l'armagnac interviendra en avril, dans le respect du passé viticole de la région.Il s'agit de planter des vignes de façon ordonnancée, des vignes qui seront maintenues contraintes et taillées, s'intégrant parfaitement à l'environnement général de l'édifice.
À la fin des travaux, les Auscitains seront bien sûr invités à s'approprier ou à se réapproprier l'escalier monumental, considéré plus que jamais comme un lieu de vie. Cet espace public pourra servir de magnifique cadre naturel à différentes animations, notamment autour du thème de la vigne.
De la vigne dans l'escalier,une expérience patrimoniale
La rénovation l'escalier monumental est l'occasion de lancer une expérimentation : la plantation de pieds de vigne sur les terrasses latérales du monument, si elle s'avère concluante, sera l'occasion de mettre en valeur un élément incontournable du patrimoine gersois,En collaboration avec les viticulteurs Plaimont, des pieds de vigne vont être plantés sur les terrasses latérales de l'escalier. L'objectif, tout enrespectant les techniques de plantation ordonnancée utilisées traditionnellement autour de ce type de monument, est raconter une histoire vivante de la vigne en Gascogne et, pourquoi pas, d'organiserdes vendanges qui produiraient une « cuvée de l'escalier ".
« L'association étroite des vignerons de PLAIMONT, de la ville d'Auch et de ses partenaires institutionnels permettra, à partir de plantations de vignes de cépages représentatifs choisis, de promouvoir une des plus belles réussites gersoises du XXe siècle et, au regard de ses évolutions actuelles, un vrai motif de fierté pour tous les Gascons", Franck MONTAUGE.
Alors que le département du Gers par le biais de son comité départemental du tourisme, travaille au développement de l'œnotourisme, Auch sera dès lors une étape incontournable de tout parcours découverte de la vigne en Gascogne.
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Pour les curieux :
L'Arbre de Judée (Cercis siliquastrum),est une espèce d'arbre de la famille des Fabaceae. Il est caduc et originaire du sud de l'Europe et de l'ouest de l'Asie. Selon la légende, c'est à cet arbre que Judas se serait pendu après avoir trahi Jésus Christ.
Un peu d'histoire par Gilbert SOURBADERE.
L’escalier monumental d’Auch est né de la violence. Pour le comprendre, il faut remonter au Second Empire. Louis-Napoléon Bonaparte effectue son coup d’État le 2 décembre 1852, mais son autorité n’est pas reconnue partout, loin de là. Les Auscitains s’insurgent, ils sont quelque 10 000 à se lever contre le nouvel empereur. Napoléon III envoie un nouveau préfet, Paul Féart, pour organiser la répression. 338 Auscitains sont déportés en Algérie. Il faut désormais trouver un moyen d’occuper les autres. À l’image d’Haussmann à Paris, de grands travaux sont organisés à Auch. S’associant à l’évêque d’Auch, Mgr de Salinis, Paul Féart fait dessiner à l’architecte Léopold Gentil, un plan qui est présenté au Conseil général le 28 août 1854. Les travaux débutent. L’ancienne chanoinie et son cloître qui se trouvaient à l’emplacement de l’actuelle place Salinis sont rasés. La prison et le tribunal qui jouxtaient la chanoinie sont également détruits. Ne subsistent de l’époque que le porche du collège Salinis et la tour d’Armagnac.
La construction de l’escalier monumental débute alors. Mais il n’a rien à voir avec les plans de Léopold Gentil ! Nous n’avons jamais trouvé l’architecte qui a dessiné le plan de l’escalier tel qu’on le connaît. Nous savons juste qu’il s’est inspiré des motifs de la villa Garzini à Florence, construite au XVIIe siècle. Une simple photographie de l’escalier italien permet de se rendre compte de cette ressemblance frappante. Ce sont très probablement des centaines d’Auscitains qui ont construit ces marches, main-d’œuvre pas chère, ils ont permis un avancement rapide du chantier. Les matériaux utilisés sont locaux : Les vieilles pierres de la chanoinie sont réutilisées, les blocs de calcaire du Gers ont fait le reste.
L’escalier est inauguré en 1863. Constitué d’un escalier central et de deux volées de marches latérales, l’édifice est agrémenté de sept fontaines fonctionnant à l’époque par un écoulement d’eau par gravitation. La fameuse statue de D'Artagnan, elle a été réalisée par Firmin Michelet en 1931.