BERDOUES La saga des Bénac

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Le village ne veut pas oublier

L'idée était dans l'air depuis plusieurs années, un vague projet dont on parlait de temps a autres sans trouver le déclic pour lancer l'affaire. Cette fois c'est fait. Autour de Raymond Sénac, le maire, quelques bonnes âmes sont entrés en action. Recherche de photos, de matériels, de documents et le temps d'un week end en images revivra l'usine Bénac. Une entreprise qui a, dans les années 1960, porté le nom de Berdoues au bout du monde. Espagne, Italie, Allemagne, Grêce, Tunisie, Yougoslavie, Russie, Japon, Mexique, et d'autres encore ont connu et utilisé, en cette période de grande mécanisation de l'agriculture du matériel Bénac de Berdoues. Une réussite qui value à Henri Bénac plusieurs hautes distinction comme la croix de chevalier du mérite national.

L'histoire commence en 1850 avec Jean Baptiste Bénac forgeron de son état et qui exploite au bout de la commune une petite forge de 40m². Naturellement son fils Bernard lui succédera et quelques années plus tard Henri assurera à son tour la continuité de ce qui est encore un petit atelier rural. C'est lui Henri, entouré de ses deux fils Gabriel et René qui portera, ce qui est devenu les établissements Bénac à leur apogée. D'une dizaine d'ouvriers dans les années 1940, "les Bénac" se compteront jusqu'à trois cents. Du semoir à Maïs à traction animale, au cornpicker, la machine emblématique de l'entreprise, jusqu'à la machine à vendanger, des dizaines et des dizaines de brevets d'invention sont déposés, du matériel révolutionnaire sort sans cesse de l'usine de Berdoues. Première entreprise gersoise à exporter, les établissements Bénac font figure de modèle.  

Une autre période se dessine, avec les années 1970, celle où le business prime avant tout. Finie l'atmosphère chaleureuse et familiale, l'ère de la rentabilité à tout prix est là. L'institut de développement industriel, organisme d'état, conçu pour aider les entreprises en difficulté mais à fort potentiel à se développer, rentre dans le capital, doucement les Benac sont écartés puis évincés. De nombreux licenciements interviennent, les bureaux d'étude sont supprimés etc.  La suite fût moins glorieuse, le fleuron gersois fini cédé pour 1 franc symbolique. Une scop constituée d'une trentaine d'ouvriers tenta de sauver le navire du naufrage en vain.  

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