Lorsqu’en 1978, à quelques mois de son mariage, le jeune Guilhem de Certaines reçoit de sa mère le château du Garrané , le notaire ne lui en remet pas les clés puisque l’édifice est à l’abandon complet depuis des décennies, ouvert à tous les vents, sans portes et fenêtres, sans eau ni électricité. Loin de se décourager, il fait aussitôt classer la façade extérieure aux Monuments Historiques et engage la restauration de ce château gascon qui, à l’origine n’était qu’une tour de défense carrée, érigée au 12ème siècle sur les restes d’une église carolingienne et qui enchâsse, à sa base, une chapelle.
Le château actuel a été construit au 14ème siècle , à vocation défensive et dont le donjon a définitivement disparu. Il a surtout une particularité : depuis le 13ème siècle, il n’a jamais été vendu mais transmis par mariage ou héritage de la famille du Garrané à celle de Certaines en passant par les familles de Luppé et Dillon. Aussi pour Guilhem de Certaines, son épouse, ses trois garçons, lui redonner vie, c’était reconstruire l’histoire de la maison en l’intégrant dans l’histoire de la Gascogne.
La restauration suivie par la DRAC, s’est faite de manière méthodique par tranches, en fonction des possibilités du propriétaire , en commençant par l’extérieur : chaînage des murs, réfection en totalité de la charpente et de la toiture, des façades, des fenêtres à meneaux. L’aménagement intérieur n’a débuté qu’il y a six ans et a demandé l’intervention de tous les corps de métier , sans compter la collaboration effective sur le terrain de toute la famille. Avec ses cinq escaliers et ses sept plafonds, la menuiserie représente à elle seule une année de travail .Si la chapelle restaurée en premier, progressivement recouverte de fresques inspirées de monuments byzantins, selon la technique « a fresco », Guilhem de Certaines a toujours conçu ses réalisations après de nombreuses recherches et visites dans les châteaux du Gers, mettant aussi en application ses aptitudes personnelles à la sculpture. Depuis trois ans, Guilhem et Claire habitent enfin leur château. Aussi, le Prix du Patrimoine, crée avec l’appui de la Société Archéologique du Gers , par Marise Turbé qui a voulu ainsi honorer et poursuivre l’action de son grand-père le Général Messimy , grand serviteur de l’Etat au début du 20ème siècle, a-t-il été attribué, cette année , à cette famille.
A l’unanimité, le jury a reconnu son investissement pour préserver et mettre en valeur un élément important du patrimoine de notre département . Le prix a été remis officiellement lors da dernière séance de la Société Archéologique par Mr le Préfet du Gers Pierre Ory, en présence de Renaud Gagnaire, arrière-petit-fils du Général Messimy.
CLIQUER ICI pour accéder à la remise du prix