Le musée des Amériques se dote d’un plan de sauvegarde de ses œuvres
Le Musée des Amériques–Auch vient de se doter d’un plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC). Ce document dont l’élaboration a demandé deux ans de travail décrit avec précision toutes les procédures à mettre en œuvre par les services de secours pour protéger les œuvres en cas d’incendie ou de sinistre. Quelles œuvres évacuer en priorité ? Comment les déplacer ? Comment protéger par des bâches ignifugées celles qui sont intransportables ? Dans quel ordre intervenir ? Quels chemins emprunter ? etc.
Le plan a été conçu et rédigé par l’équipe du musée sous le contrôle et avec l’appui de deux restauratrices du patrimoine spécialisées dans la prévention et la protection des œuvres. Il se décompose en trois parties : une évaluation des risques et une mesure de la vulnérabilité des œuvres, un plan opérationnel qui comprend la liste des œuvres à protéger ou à évacuer, un plan de relèvement qui décrit toutes les opérations à mener après le sinistre.
« À terme, le plan de sauvegarde des biens culturels du musée comprendra 27 fiches opérationnelles pour 166 objets protégés ou évacués, ce qui ne représente qu’un faible pourcentage des collections exposées », explique le conservateur du musée, Fabien Ferrer-Joly. « Ce choix, dit-il, est dicté par la capacité des services de secours à intervenir rapidement et en toute sécurité. En cas de sinistre, il faut aller vite et se concentrer sur les œuvres principales, ce qui oblige à une sélection drastique. »
En amont de cette sélection, un important travail a également été mené pour relever le niveau de sécurité du musée, rationaliser les modes de présentation des œuvres pour faciliter l’intervention des équipes de secours, et équiper les salles de lieux de stockage pour le matériel d’intervention d’urgence en cas d’incendie et d’inondation.
Aujourd’hui, le musée est équipé de 12 bâches ignifugées destinées à la protection des œuvres qui ne peuvent être évacuées.
Un exercice généralisé chronométré
Afin de formaliser tout le travail accompli et de le confronter à la réalité d’une intervention d’urgence, il a été décidé en concertation avec les équipes du SDIS 32, de la police nationale et de la police municipale de mener un exercice grandeur nature. Cette manœuvre qui se déroulera le 16 octobre prochain permettra de valider ou modifier le plan d’évacuation, et de mieux cerner les problématiques qui ne manqueront pas d’apparaitre lors des différentes manipulations.
Lors de cette journée, 16 fiches pour 114 objets vont être testées par plusieurs brigades provenant de différentes casernes du Gers.
Le scénario de l’exercice : un incendie se déclare dans les combles en raison de la foudre. À 19 h, l’alarme est déclenchée. Pendant l’intervention, un pompier est blessé et doit être pris en charge. Pendant ce temps, trois ou quatre équipes investissent le musée avec les fiches d’intervention. Ils n’ont qu’un temps très limité pour repérer les œuvres grâce aux indications, les décrocher et les évacuer. Dehors, les agents du musée prennent le relais, font les constats d’état et sécurisent les œuvres dans un bâtiment sécurisé. Fin de la manœuvre prévue vers 22 h.
Les temps d’intervention seront chronométrés et des observateurs disposés dans le musée noteront les difficultés rencontrées par les pompiers afin de corriger les fiches d’intervention définitives.
JOURNEE NATIONALE DE LA RESILIENCE
L’exercice de validation du plan de sauvegarde des biens culturels du Musée des Amériques–Auch bénéficie du label « Journée nationale de la résilience » et figure à ce titre dans le programme des actions promues nationalement.
La Journée nationale de la résilience (JNR) est une initiative gouvernementale qui vise à diffuser la culture du risque et de la résilience auprès de l’ensemble des publics. L'objectif est que chaque citoyen puisse connaitre les risques majeurs qui l’entourent et s’informe sur les comportements de sauvegardes à adopter, et les modalités d’alerte en cas d’évènement grave.
Précédent l’exercice, une table ronde ouverte par le préfet du Gers réunira, dans les locaux du musée, de nombreux professionnels des musées et de la restauration du patrimoine. Sont inscrits à la table ronde le musée de Tautavel, le musée d’Aquitaine, le musée des Beaux-Arts d’Agen, le musée Fabre de Montpellier, le musée Goya de Castres, le musée Dom-Robert de Sorèze, le musée de Decazeville, le Muséum de Toulouse, le musée de la Romanité de Nîmes, le Frac de Toulouse et le laboratoire Materia Viva. Participeront également aux échanges, des membres du du Bouclier bleu, une association agréée de sécurité civile spécialisée dans la protection du patrimoine en temps de crise.