Combien la complicité de nos deux concertistes s’est aussi bien exprimée ce dimanche ensoleillé dans la fraîcheur de notre belle chapelle et dans la suite de ces airs qu’ Isabelle de Vaugiraud présentait, avant d’en donner le relief de quelques notes d’introduction pendant que Than Mai Charles telle une étudiante concentrée nous captivait dans la seconde suivante par la délicatesse de sa voix de soprane dont toute la mesure se trouvait déjà dans le tout premier morceau tiré de la cantate Nisi Dominus de Vivaldi.
Puis enchainant avec L’aria N°9 de Mozart, pièce réservée à des solistes confirmées que Than s’appropria avec un naturel qui ravit le public concentré devant cette suite d’œuvres si bien choisies où Haendel semblait chez lui, mais revint bientôt vers Vivaldi avec sa vivacité et le charme de ses compositions séduisantes, vivantes et gaies, il se taillait la meilleure place comme si nos deux solistes, dans un siècle passé, fussent ses élèves préférées. L’ovation du public fut aussi entière que sincère, conquis par ces moments d’exception.