Commémoration du 18 juin dans la sous préfecture
Une cérémonie en trois actes émouvants
Ce mardi à 11 heures , au pied du monument aux Morts s'est déroulée en présence des autorités civiles et militaires la commémoration officielle de l’Appel du 18 juin du général de Gaulle, refusant l’armistice décidé par Pétain et engageant les Français à poursuivre la lutte contre l’Occupant, vision prophétique d’une guerre mondiale qui verra la chute du Troisième Reich après quelque 60 millions de morts. Le sous-préfet a lu le message ministériel et quatre collégiens ont rappelé le texte de l’Appel.
Gaston et Marie Lacave « Justes parmi les Nations »
Sur place, les collégiens ont dévoilé une plaque rappelant que le 26 août 1942 dans la bastide, Vichy raflait 15 Juifs dont deux enfants de 4 et 7 ans et les remettait aux Nazis, qui n’occupaient pas encore la zone libre, en vue de leur assassinat à Auschwitz.
Le maire, Patrick Fanton, rappelait alors qu’un couple de paysans mirandais, Gaston et Marie Lacave, reconnus plus tard « Justes parmi les Nations », avait au contraire pris tous les risques en cachant dans leur maison de Valentées, une maman Juive et sa fillette de 2 ans, Odile Suganas, de 1942 jusqu'à la Libération leur permettant ainsi d’échapper à la funeste traque.
Ecrivaine Odile Suganas, s' attache à témoigner des souffrances endurées par le peuple juif de Lituanie. Elle aurait dû être présente à cette cérémonie mais a dû renoncer au dernier moment pour raisons de santé. En 2011 lors d'une visite chez son amie d'enfance Henriette Loumagne, la fille de Gaston et Marie Lacave, Odile Suganas avait tenu une conférence à la médiathèque, devant les élèves du lycée Alain-Fournier ou elle rappelait qu'à l'époque, qu' Henriette, alors âgée d'une douzaine d'années, se rendait à Tillac à vélo pour ravitailler la maisonnée en pain. Une mission qui n'était pas de tout repos et non sans risque. Henriette Loumagne avait réçu en 1997 au nom des ses parents décédés la médaille des Justes parmi les nations.
Henri Larcade l'âme de la résisitance locale
L’assistance se transporta ensuite au centre-ville, tout contre l’église, où l’on dévoila la plaque d’un « Passage Henri Larcade, chef cantonal de la Résistance », en présence de membres de la famille venus du Pays Basque. Le maire fit le panégyrique de ce patriote exceptionnel, Résistant de la première heure et âme de la Résistance dans le Mirandais qui prit les plus grands risques, dut disparaître dans la clandestinité et apporta cependant de la modération au plan local lors de l’Epuration. Ces deux plaques comportent un QR code renvoyant à plus d’informations sur le site de la mairie. Voir aussi Henri Larcade l'ame de la résistance locale
Les participants ont ensuite pu découvrir l’exposition « Hommage à Emma Saucède et aux Résistantes du Mirandais » présentée au musée avant de partager dans la cour ensoleillée, un vin d’honneur.
Texte de l'appel du 18 juin 1940
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »