Des enfants comme on les aime, des voix comme on les aime.
Peu impressionnés et dans un joyeux ensemble, les 17 élèves de l’école de musique se présentaient pour la première fois (6ans pour les plus jeunes) sous la direction bienveillante de Nelly et accompagnés à l’orgue par Christian La Marne pour nous montrer qu’ avec application et sérieux, il maitrisaient déjà la note juste la superposition des voix et ce pour le plaisir partagé que donne la règle en musique, rassurant ainsi le nombreux public sur les vertus de l’école et des maîtres. Ce qui fut fait : Ovation générale méritée.
Puis, en silence, souriantes, se plaçant en demi cercle derrière chaque pupitre, le chef de chœur au centre, l’ensemble La Cour des Filles nous offrit dans une maîtrise vocale impressionnante d’homogénéité, d’unité, d’élégance de timbres et de nuances, quelques uns des plus beaux morceaux de musique vocale classiques. L’application et l’assiduité du travail préparatoire ajouté à la passion de leur art nous fit beaucoup aimer leur superbe prestation.
Passé quelques minutes d’entracte, le public retrouvait David Lauer et son chœur de chambre du Conservatoire d’Agen, maintenant habitué à l’acoustique particulière de notre belle chapelle, étonnante pour les uns, difficile pour d’autres, lui, avait choisi d’en jouer et de s’en approprier l’originalité par un florilège de courts morceaux, mystérieux pour les uns, intenses pour d’autres ou émouvants, tirés d’œuvres pourtant classiques ou religieuses, ciselés au quart de ton et interprétés soit par le chœur dans son ensemble, soit par trois voix ou encore par des solistes étonnants de technique et d’expressivité. Bach, Debussy, Mozart, Ravel pour un travail de haute couture digne d’un grand professionnel aussi plein d’humour, chantant les malheurs du jeune Werther (presque) accompagné d’un orchestre symphonique… Cet éclectisme de pièces, cette succession d’images sonores marquantes et fortes comme l’extrait des mélodies hébraïques chanté par Carole Maso, nous a montré qu’au milieu des vignes de la Ténarèze, grâce à des acteurs aussi pédagogues on pouvait accéder à un authentique haut niveau de culture puis à la toute fin, se souhaiter le meilleur encore en levant nos verres.
Alain Lalanne
