Cet article vient compléter (et terminer) celui qui est consacré à l'assemblée générale proprement dite du 30 janvier 2024 (1), qui décrit l'activité de l'exercice 2022-2023. Les interventions qui ont suivi cette assemblée générale sont très intéressantes. Nous en rendons compte brièvement, dans l'ordre du passage de leurs auteurs au micro.
André Carrié et jean Lamothe (photos projetées par Marc Ducournau)
Au début de cette 2e partie de l'assemblée,Marc Ducournau rend hommage à André Carrié et à Jean Lamothe (créateur de la Cave de Saint-Mont).
De g. à dr.: Florent Estebenet (président de Vivadour), Joël Boueilh, Philippe Dupouy et Bernard Malabirade
Intervention de Nadine Raymond
La directrice déléguée de Producteurs Plaimont présente l'encépagement du Saint Mont rouge et du Saint Mont blanc. Elle note que le clone d'un pied de Sauvignon trouvé dans la parcelle antéphylloxérique – le Sauvignon BM1 – a un fort potentiel aromatique : il sera bientôt planté pour être commercialisé. Quant au Tardif, la demande a été faite l'été dernier de pouvoir l'incorporer dans le Saint Mont.
Nadine Raymond
La Cave des Vignerons du Saint Mont offre son aide pour :
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analyser le sol et interpréter l'analyse,
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choisir le matériel végétal adapté à la parcelle et au besoin commercial,
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conseiller sur la préparation du sol à la plantation et le suivi de celle-ci,
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aider financièrement pour mettre en œuvre les orientations préconisées et réaliser les plantations.
Nadine Raymond insiste sur l'importance du porte-greffe qui doit être adapté à la parcelle et aux enjeux futurs.
Un atelier de pressurage « rosé » a été créé à la Cave d'Aignan. Il améliore la qualité des jus. Un atelier de débourbage a aussi été créé. Leur implantation dans un bâtiment existant limite l'impact environnemental.
Un générateur d'azote et un générateur de vapeur ont été installés. Et il y a un programme de valorisation des effluents.
Intervention d'Olivier Bourdet-Pees
Olivier Bourdet-Pees
Le directeur général fait un large tour d'horizon de la situation du marché des vins et des efforts de Plaimont pour en prendre sa part.
Il note que, outre la crise structurelle mondiale qui entraîne une baisse de la consommation de vin, il y a aussi une crise conjoncturelle – en France - qui joue dans le même sens :
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l'inflation qui incite à « limiter les dépenses en nourriture et autres produits alimentaires essentiels »,
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les consommateurs réguliers de vin sont passés de 30 % en 2010 à 11 % en 2022
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les non-consommateurs sont passés de 33 % en 2010 à 37 % en 2022,
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1 % des 20-21 ans sont des consommateurs fréquents, contre 35 % pour les 85 ans et plus,
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enfin, le consommateur de vin rouge est plutôt un homme, plus âgé et plus à l'aise que la majorité de la population.
Le nombre de cols de Saint Mont vendus (total des 3 couleurs) a été de 4 789 052 en 2023, contre 5 364 733 en 2022.
À l'export, le Saint Mont est vendu dans 45 pays, dont 5 à plus de 50 000 cols.
Olivier Bourdet-Pees termine en se félicitant de la résilience du Saint Mont et engageant toutes les personnes concernées à promouvoir la consommation modérée de vin.
De g. à dr.: Marc Ducournau, Olivier Dabadie, Olivier Bourdet-Pees et Xavier Vant
Intervention d'Olivier Dabadie
Pour le président de Plaimont, « la situation de la production est préoccupante ». On en parle beaucoup à la Confédération de la viticulture Armagnac et Gascogne (Covag), qui est « le Parlement des vignerons du Gers ». Elle est animée par Alain Desprats, directeur du Syndicat des vins des Côtes de Gascogne. Elle se réunit régulièrement et spécialement en cas de crise.
La situation : « en 3 ans, on a perdu une année de récolte et, en 2023, cela a été le sinistre absolu ; 2021 a été l'année la plus pluvieuse depuis 30 ans et 2022, la plus sèche depuis un siècle, alors que 2023 a eu 50 % de précipitations de plus qu'en 2021 ».
Le ministère est appelé à l'aide, comme pour les autres régions viticoles, mais à cette différence près que les autres veulent des aides à l'arrachage, alors que la Gascogne, dont le vignoble - spécialement le Saint Mont et le Madiran - est dynamique commercialement, veut des aides pour se développer.
« Nous avons travaillé de concert avec l'État et les parlementaires du Gers ». Olivier Dabadie conclut : « nous voulons privilégier d'autres méthodes que les mouvements de rue. Par notre solidarité et notre détermination, nous traverserons la crise qui se profile ».
Michel Petit (maire de Saint-Mont) souhaite la bienvenue à l'assemblée et rend hommage à André Lamothe
Intervention de Joël Boueilh
Le président de l'Interprofession des vins du Sud-Ouest (IVSO) déroule un plan de filière et d'adaptation qui sera présenté au Conseil de Bassin viticole Sud-Ouest en août prochain et aboutira en 2030-2040.
Joël Boueilh
Il énumère 7 chantiers :
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faire monter en gamme les AOC,
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promouvoir une IGP régionale « rosé » et des effervescents,
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réguler la production (spécialement pour le Tarn),
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créer une réserve pour absorber les à-coups,
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travailler sur d'autres produits : bio-éthanol, distillation,
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vins avec peu d'alcool ou pas d'alcool du tout,
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promouvoir ce plan auprès des tiers pour leur explique comment on se prépare.
Joël Boueilh souligne qu'il faut combattre la tendance à la dénormalisation » du vin.
Intervention de Bernard Malabirade
Bernard Malabirade
Le président de la Chambre d'Agriculture du Gers estime que dans la crise actuelle, le rapport de forces est fort au profit des agriculteurs. Il faut augmenter la pression pour obtenir de nouveaux financements, une simplification des procédures et des décisions sur l'eau - « très importante pour le Gers ». Il faut des projets de territoires pour les adapter au réchauffement climatique.
Intervention de Julien Castaing
Le président de l'échelon Armagnac-Adour de la MSA dit qu'il comprend « le mal-être » des viticulteurs. Les engagements de la MSA sont rappelés régulièrement et « la MSA vient à vous » : réunion publique le mardi 6 février à 14 heures à la salle d'animation de Nogaro.
Intervention de Philippe Dupouy
Philippe Dupouy
Le président du Conseil départemental rappelle son soutien à l'agriculture et à la viticulture. Il se dit « bluffé » par les interventions faites devant l'assemblée. Pour lui, la viticulture est un domaine complexe, mais la loi permet d'intervenir pour l'adapter au réchauffement climatique. Des crédits ont été mis à la disposition des viticulteurs depuis 3 ans.
On va travailler à des mesures de lutte contre la grêle et promouvoir les différentes filières.
Quant à l'eau, on espère que tous les usagers pourront se parler et s'entendre.
Christophe Terrain (maire de Riscle et ancien président de Vivadour) affirme son soutien aux agriculteurs et à leurs barrages
Intervention de Xavier Vant
Le directeur départemental des territoires félicite les Vignerons du Saint Mont pour leur résilience et leur succès au grand export, malgré la guerre en Ukraine.
Il rappelle que l'État a alloué 133 millions d'euros, dont 45 pour le Gers. L'enchaînement des crises l'a amené à allouer au Gers 2 millions d'euros pour combattre le mildiou. Il salue l'action du député Jean-René Cazeneuve, grâce auquel a été créé un fonds de 20 millions d'euros (au niveau national ou au niveau Gers?) pour indemniser les victimes du mildiou. Il annonce l'arrivée imminente d'une aide.
Il salue le plan développé par Joël Boueilh.
Le réchauffement climatique est là : il faut s'adapter et l'État aussi sera là.
Enfin, il espère un répit pour l'agriculture.
N.B. - Sur la photo du haut de page : la salle du foyer de Saint-Mont lors de la 2e partie de l'assemblée générale de la Cave des Vignerons du Saint Mont.