Jean-René Cazeneuve, Les éditions illustrées de Trois mousquetaires depuis 1846.
Dès 1844, la parution du roman « Les trois mousquetaires » est un énorme succès. La seconde moitié du XIXe siècle correspond à l’âge d’or de l’illustration. L’amélioration des techniques de gravure et l’accroissement des tirages permettent la rencontre de l’écrivain et de l’artiste dans un art nouveau. L’écriture de Dumas qui nourrit l’imaginaire inspire de nombreux illustrateurs qui, chacun dans son style, vont venir amplifier le texte et donner corps au souffle si particulier de l’écrivain.
C’est en 1846 que sort la première édition illustrée chez Fellens. Les illustrations sont
faites par divers artistes dont le peintre V. Beaucé. De grands illustrateurs vont se pencher sur les Trois Mousquetaires pour exprimer leur art : E. Zier (1887), M. Leloir (1894), Fred Money avec les premières illustrations en couleurs (1922), M. Vox (1934), E. Martin (1945) qui inaugure les versions pour enfants, C. Chopy (1946), P. Ledoux (1948), A. Collot (1956), Saint-Justh (1965) ou A. Dubout (1968) pour ne reprendre que les plus célèbres.
Les innombrables éditions illustrées ou pas, en France et à l’étranger, traduisent le
succès universel et ininterrompu du chef d’œuvre de Dumas.
Jacques Fitan, La tragédie de Viella en juillet-août 1944.
Le 3 juillet, mille deux cents Allemands venant de Pau montent à l'assaut du petit village de Portet niché sur un coteau du Vic-Bilh, dans le nord Béarn, afin de neutraliser un rassemblement de cent soixante résistants qui s'y sont installés et organisés depuis l'annonce du débarquement des alliés en Normandie. Quinze résistants et cinq victimes civiles tombent au champ d'honneur. Les maisons sont pillées, vingt incendiées, dont une avec ses propriétaires. Quarante-cinq maquisards sont capturés, transportés vers Pau et interrogés sous la torture. Ils seront tous exécutés au Pont-Long, à la sortie de Pau. Le 26 juillet 1944, la commune de Viella (Gers, canton de Riscle) est le théâtre d’une opération de contre-guérilla menée par les chasseurs allemands à la poursuite des rescapés de la tragédie. Le colonel Jean
de Milleret, alias « Carnot », commandant le Groupement Ouest du Corps franc Pyrénéen de l’Organisation de la résistance de l’armée (ORA/CFP) tente de regrouper les survivants. Treize victimes — six maquisards tués au cours de l’encerclement et sept prisonniers passés par les armes après l’investissement du village— forment le tragique bilan humain de cette funeste journée.