La canicule ayant accordé une petite baisse ce premier vendredi d’août a été favorable pour la venue des touristes à l’occasion du Marcat de Beth Temps’A. Si cette manifestation n’a plus le même attrait qu’à ses débuts pour les locaux, et si l’atmosphère des marchés d’autrefois n’y est plus à quelques exceptions près, certains se sont cependant bien investis dans sa préparation.
Que ce soit avec l’orchestre Combo Jazz 124 ou avec ses anciens musiciens revenus au pays pour les vacances, la Lyre Seissanaise associée à l’Harmonie Massylvaine a assuré toute la matinée une animation musicale de circonstance avant de se terminer par un apéro offert aux personnalité et un déjeuner sous l’ancienne halle aux veaux. Même mobilisation pour les lavandières, sans doute les dernières à avoir pratiqué cette dure besogne qui se sont attachées à mettre en situation quelques jeunes lavant de grosses pièces , découvrant aussi comment on pouvait arriver à prendre des douches.. A féliciter aussi le Centre des Loisirs et la Ferme des Balances qui avaient costumé tous leurs petits résidents. Etant si rares , ils n’ont pu qu’être remarqués ainsi que la Cave à Papaqui servaient ses repas dans une simple grange comme les tavernes d’autrefois . Au niveau de l’Encierro dans la rue du marché où se tenait la Peña , la façade s’était ornée de magnifiques compositions champêtres dues au talent de Rolande . Rue Gambetta curieuses association avec d’une côté les vieux métiers de Trie et sa doyenne Odyle Sabathier, toujours présente malgré son grand âge , sans oublier le four à pain de Michel Dario et de l’autre, des commerces de vêtements d’importation à bas prix !
. Les abonnés au marché hebdomadaire étaient bien là mais rares étaient ceux ayant mis une touche ancienne dans leur tenue, exception faite du traiteur libanais. Pour eux aussi, l’essentiel c’est que la clientèle soit plus importante qu’à l’ordinaire. Pas davantage de personnes costumées déambulant dans les rues que l’on prenait plaisir d'habitude à prendre en photos ! Il n’est pourtant pas si loin, le temps où les vieilles voitures proposaient un petit circuit dans la ville, où était distribué gratuitement le Petit Seissanais, et des bouquets d'épis de blé, où un appariteur annonçait les dernières nouvellesles plus burlesques , où les petits métiers de la rue étaient présents avec le caïfa ou la marchande de légumes et son emblématique chariot, etc….et que dire des mémorables après-midi avec la reconstitution de l’Armistice de 1918 ou d’un vrai mariage à l’ancienne et où, la nuit venue, les façades de place Carnot se teintait en tricolore ! . Tout cela a vécu et il serait temps de se demander pourquoi les vrais bénévoles sont totalement démobilisés , laissant mourir le Marcat de Beth Temps’A dans son esprit initial au profit d’une « foire à tout » . Les authentiques reconstitutions se se sont rétrécies comme une peau de chagrin et les derniers survivants n'en ont que plus de mérite !
. Même si la brocante était loin d’avoir fait le plein habituel d’exposants, elle a été un pôle d’attraction pour bien des touristes, les fixant un moment, ce qui a aussi augmenté leurs chiffre d’affaires. Mais juste de la marchandise de vide-grenier , aucun des professionnels habituels avec de belles choses !
Cependant en harmonie avec le thème, il faut noter le petit déjeuner servi dans la rue comme autrefois, les démonstrations du forgeron et du potier ainsi qu’un charron , l’écriture à la plume d’oie, la ferme miniature rétrécie elle aussi mais dont le chien manquait de" fraîcheur" , la fabrication des gâteaux au fer, les jeux en bois de la ludothèque , les quilles gasconnes, la présence d’une calèche, de quelques voitures anciennes et tracteurs certes immobiles , de vaches mirandaises et de chevaux de trait cantonnés à l’ombre.. Dans le hall de la mairie de magnifiques photos rappelaient ce qu’étaient les premières reconstitutions des Marcats d’ antan qui n’ont rien à voir à ce que l’on propose aujourd’hui.. Faire venir un jour de semaine des touristes attirés par une belle affiche et la gratuité de la journée semble être la motivation essentielle des organisateurs , quitte à passer outre les anachronismes flagrants comme la présence d’une personnalité officielle en…jean etce n'était pas le seul !