Ukraine : Olga au secours de sa sœur et de sa famille de coeur

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Tout le monde à Vic connaît Olga Derevenko, cette jeune couturière d’origine ukrainienne qui a un temps tenu un atelier de couture rue du Général Delort.

Installée à Préneron, elle travaille aujourd’hui à Auch où elle réalise des sièges d’avion dans une sellerie.

Elle est évidemment touchée au plus près par les événements qui se déroulent dans son pays où vit toute sa famille et en particulier sa jeune sœur de 18 ans, Anastasia, étudiante à Odessa.

Tout bascule le 24 février

Vivant en colocation dans un appartement, Anastasia a été réveillée le jeudi 24 février par des bombardements sur des hangars à proximité de son logement.

Elle ne comprend pas tout de suite ce qu’il se passe.

En fait, il s’agit de hangars abritant du matériel militaire et d’un dépôt d’hydrocarbure.

Affolée, lle joint sa sœur par téléphone.

Ses colocataires s’organisent pour quitter l’appartement avec un membre de leur famille mais il n’y a pas de place pour Anastasia dans la voiture.

Elle se retrouve seule et fait appel à un ami qui vient la chercher et la conduit dans un village à côté d’Odessa.

Pensant que la situation n’allait pas durer et qu’elle allait pouvoir réintégrer rapidement son domicile, elle ne prend que deux ou trois affaires, son passeport, quelques papiers.

Elle va rester 2 jours là-bas dans ce village mais elle n’y est pas en sécurité, l’endroit étant susceptible d’être bombardé.

La décision d’aller chercher Anastasia

Dès le samedi midi, Olga prend la route avec un ami pour un voyage qui va durer 6 jours !

L’objectif : récupérer Anastasia en Roumanie et l’amener en France.

« J’ ai dit à ma sœur de prendre un bus pour aller à la frontière de Roumanie mais le bus n’est jamais arrivé.

Elle a pu finalement partir en voiture avec un ami qui l’a rapprochée de la frontière.

Le trajet dure 5 heures, 5 heures d’angoisse car je n’avais plus de contact avec ma sœur, le réseau étant inexistant.

Sur la route, je savais qu'elle pouvait rencontrer des bandits, des militaires qui profitent de la situation et j’avais très peur !

De mon côté, à la frontière de la Roumanie, j’ai eu du mal à rentrer.

Après des tracasseries administratives, j’ai pu gagner Bucarest."

Entre temps, Anastasia avait pu traverser la frontière par bateau et se trouvait en Roumanie avec d’autres réfugiés dans un abri où elle a passé la nuit.

Mais Anastasia ne sait pas comment elle va pouvoir prendre le train pour Bucarest où l’attend sa soeur. Elle n’a pas d’argent et elle doit son salut à un bénévole qui la prend sous son aile et lui offre le billet.

Les retrouvailles à Bucarest et la route vers la France

« Dès 6 heures du matin, j’étais à la gare, nous dit Olga. Ma sœur n’est arrivée qu’à 9h30.

Quel soulagement de pouvoir enfin la prendre dans mes bras !

Mais nous n’étions pas au bout de nos peines.

Au consulat de France, nous avons été reçues par une personne formidable qui nous a délivré des laissez-passer.

Direction la Hongrie.

Nous sommes restés coincés pendant 5 heures dans des bouchons en raison du grand nombre d’Ukrainiens qui fuyaient leur pays.

A la frontière, nous avons encore dû attendre deux heures avant de pouvoir pénétrer dans le territoire pour des problèmes administratifs. Personne ne comprenait ce qu’étaient les papiers que nous avait délivrés le consulat.

Une fois en Hongrie, nous étions soulagés et nous avons roulé sans nous arrêter en nous relayant au volant jusqu’à Vic.

Nous sommes arrivés vendredi matin à 6 heures après 6 jours de périple et 36 heures de route ! »

Une nouvelle famille à héberger

« Aujourd’hui, nous sommes 7 personnes dans mon petit T2 !

En effet, depuis dimanche dernier, j’accueille une famille de 5 personnes.

Il s’agit d’un couple, de leur fille et de ses deux jeunes enfants de 6 et 11 ans. Je n’ai pas de lien de sang avec eux mais ce sont des personnes que je connais très bien, c’est un peu ma famille de coeur.

Ces 5 personnes habitaient près de Kiev où la situation est encore plus dangereuse.

Tout près de chez eux, ce ne sont que tirs, bombardements.

L’école des deux enfants a été bombardée et elle est complètement détruite.

Ils sont partis se réfugier dans une maison à proximité de la frontière de la Pologne où étaient hébergées 24 personnes mais le secteur était également bombardé.

J’étais en contact avec eux et je voyais qu’ils ne savaient plus quoi faire, je leur ai donc proposé de venir ici et ils sont là aujourd’hui !

Les enfants sont effrayés et sursautent dès qu’ils entendent un hélicoptère, le petit ne veut jamais rester seul. Ils sont traumatisés. »

Une priorité : trouver un logement pour la famille

« Chez moi, ils sont à l’abri, on a un toit même si c’est tout petit. J’ai pu compter sur la générosité de ma propriétaire qui a ouvert une chambre supplémentaire pour eux.

J’ai pris contact avec la préfecture pour un hébergement.

Entre temps, je me suis rapprochée de la mairie de Vic-Fezensac pour une éventuelle scolarisation des enfants. Même s’ils ne parlent pas le français, cela leur ferait du bien d’être avec d’autres enfants, d’oublier un peu le traumatisme subi.

Le problème, c’est le logement car j’habite Préneron.

Du logement dépend la scolarisation des enfants.

La famille est prête à accepter tous les petits travaux qu’on leur proposera.

Comme ma sœur, ils ont une autorisation provisoire de séjour de 6 mois qui leur permet de rester sur le territoire, de bénéficier d’aides et de travailler.

Quand j’aurai trouvé une solution pour la famille, je m’occuperai de ma sœur.

Pour l’instant, elle reste avec moi mais je voudrais lui trouver quelque chose à faire, peut-être une colocation sur Auch. La situation risque de durer et même si elle peut rentrer, dans quel état va-t-elle trouver le pays…"

La grande générosité des commerçants vicois  et de tout l’entourage

Toutes les associations que j’ai sollicitées ont répondu favorablement mais le temps de traiter les dossiers, il a fallu parer à l’urgence.

Pour cela, j’ai pu compter sur la générosité des commerçants de Vic-Fezensac qui ont aussitôt répondu présents et  je tiens à les remercier vivement ici.

C’est d’ailleurs cet élan de générosité qui me donne la force de continuer.

J’ai pu compter aussi sur la solidarité de tous les gens qui m’entourent, que ce soit pour la nourriture, les vêtements…

Des nouvelles inquiétantes de la famille restée là-bas

« Toute la famille de mon père, mon oncle, mes cousins, mes cousines sont là-bas.

Les nouvelles ne sont pas bonnes. Ils vivent dans un petit village à la frontière de la Roumanie, le village où je suis née.

Il n’y a plus d’essence, ils ne peuvent pas bouger.

Jusque-là, c’était tranquille mais il y a aujourd’hui beaucoup de réfugiés qui sont arrivés et la situation est difficile.

J’ai reconnu sur une video un ami de mon âge, soldat ukrainien, blessé, couché sur un matelas plein de sang, la tête entourée de bandages.

Je suis inquiète, inquiète pour ma cousine qui a 5 enfants en bas âge, inquiète pour ma tante qui veut partir à Bucarest mais ne trouve pas de bus…

Les autres membres de ma famille ne veulent pas quitter leur pays.

Un pays qui est de moins en moins le leur... »

Si vous voulez aider Olga et sa famille, vous pouvez la contacter au numéro suivant :

06 51 71 10 75

ou par mail : [email protected]

L’urgence, c’est un logement sur Vic-Fezensac pour accueillir la famille de 5 personnes et permettre ainsi aux enfants d’être scolarisés.

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