La Société Archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers a tenu sa séance le mercredi 2 mars 2022 à 14 h 30, au siège de l’association, 13 place Salluste du Bartas à Auch, sous la présidence de Jacques Lapart.
Le président a d'abord donné quelques nouvelles des adhérents, puis a annoncé l'arrivée de trois nouvelles adhérentes.
Décès de notre confrère et ami Maurice Serres (1932-2002) Après une longue carrière dans l’Education Nationale, il était revenu dans son village natal de Marciac et s’était beaucoup investi aux côtés de Christiane Dumas-Pilhou dans ’association Marciac-Culture-Patrimoine. Il a rédigé plusieurs textes historiques sur Marciac dont certains pour notre bulletin. Il était venu recevoir le prix Messimy remis à MCPT le 12 octobre 2019.
Bonne nouvelle : nos félicitations à nos amis Annie et Jean Castan, de Marestaing passionnés comme nous par l’Histoire et le patrimoine gersois qui fêtent leurs 70 ans de mariage.
Quelques informations culturelles :
- Programme de la journée SAG du dimanche15 mai à Plaisance-du-Gers
10 h 00 : Accueil place de la Mairie : 10 h15 : Visite de la bastide
11 h 30 : Exposition “ Petite histoire illustrée de la bastide “à la médiathèque
12 h 30 : Apéritif sous les arcades offert par l’association “Comité d’animation Plaisance 2022”
13 h 00 : Pique-nique sur les bords de l’Arros.
14 h 15 : Départ pour Préchac sur Adour à 3 km de Plaisance, à la découverte d’un village de Rivière-Basse (maisons de maître, l’abbaye laïque, l’église romane ...
16 h 30 : Goûter sur les bords du lac offert par l’association “Préchac Animation”.
- Condom : vendredi 4 mars : 18 h, à l’hôtel Continental, conférence de notre confrère Alain Geay sur Alphonse Dupront (1905-1990) né à Condom, grand historien et anthropologue français, longtemps professeur à la Sorbonne.
- Plaisance : samedi 19 mars à Plaisance : 16 h 00 : Conférence de Stéphane Abadie sur l’abbaye de la Case Dieu (au cinéma). 18 h 00 : Vernissage de l’exposition de dessins de Joël Pajot sur la bastide de Plaisance (à la mairie).
– Fleurance : le samedi 19 mars à 17h à la Médiathèque, conférence de Bernard Magnat, sur la seule Gersoise est gravé parmi le nom des Poilus gersois : Marie Magdeleine Lamon veuve Bonnel.
- Lasséran : samedi 26 mars, à 10h, à l’église St-Jacques conférence de Fabienne Escalé et Laurent Marsol sur l’abbé Jean-Clément Bax, curé et artiste.
- Viella : Restauration du drapeau des volontaires de la guerre 1870-1871, objet très rare, document historique remarquable. Bravo à la municipalité. Sur les Gersois et la guerre de 1870-1871, consulter les articles de Guy Delarbre, dans le bulletin 2008, p.397-415 et de Daniel Marcadet dans le bulletin 2019, p.275-299.
- Le Houga : création d’une association « Les amis de Paul Lacome (1838-1920) critique musical, compositeur d’opéras », à soutenir, contact Mme de Selva, 4 rue Principale, 32460 Le Houga.
Lectoure, visible et méconnu. Texte : Gaëlle Prost, photographies : Amélie Boyer, Philippe Poitou - Introductions Carole Delga et Xavier Ballenghien, Collection Focus n°15, Patrimoines Occitanie. Service de la connaissance et de l’Inventaire des Patrimoines de la région Occitanie. Imprimerie Delort, Castanet-Tolosane, 2022, 160 pages.
Belle synthèse sur l’Histoire de Lectoure s’appuyant sur l’important travail effectué par l’auteur depuis de nombreuses années dans le cadre de Ville d’Art et d’Histoire ou Secteurs sauvegardés et protégés, visites d’immeubles privés, suivis des opérations archéologiques, recherches en archives. Ouvrage important agrémenté d’une illustration originale et de qualité.
A la fin de la séance, notre consœur Rose -Marie Richard présenta ses livres :
-Une Enfance en Gascogne (vie rurale en Gascogne dans les années soixante)
-Il était une fois en Gascogne (vie dans une famille gasconne entre 1870 et 1950)
-Çà s'est passé en Gascogne, T.1 et 2, recueil de mémoires auprès des anciens Gersois
-Mémoire des deux vallées (Histoire de trois villages, Ramouzens, Noulens, Bascous
-Les mystères de Cazeneuve (Histoire de la commune de Cazeneuve en Armagnac).
• Communications :
Jacques Couzinet, Le porc « Race de Miélan », un exemple de développement économique d'une petite région gersoise.
Début du XIXe siècle, le porc Gascon, mal conformé, était fréquemment raillé : « La race indigène était surtout remarquable par ses aptitudes à la course ». Les Anglais rencontrait les mêmes problèmes que nous. Ils engagent toutes sortes de croisements entre leurs porcs et celui venu d’Extrême-Orient. Les Français importent leur « nouvelles races » ; le New-Leicester est trop en graisse, on lui préfère le Yorkshire. Au bout d’une dizaine d’années, les croisements de ce porc et l’autochtone donnent naissance au porc Race de Miélan. Il s’élève dans les cantons autour de Miélan et Trie-sur-Baïse. Miélan devient le centre de vente des porcelets. Le marché se tient le jeudi et draine sur le chef-lieu de canton une foule de vendeurs, marchands et curieux qui assurent la prospérité de Miélan. Pour assurer ce succès, la ville peut compter sur Jean-Marie Sénac, l’indéboulonnable maire, conseiller général, député pendant 40 ans mais aussi, sur Édouard Bernés-Lasserre, le technicien, qui va mettre en place toute la structure de la filière avec les Syndicats d’élevage de la race. C’est un succès, dès 1914, la Race de Miélan est reconnue parmi les races officielles et, en 1931, participe au Concours agricole de Paris. Bernés-Lasserre structure l’organisation professionnelle mais vulgarise aussi de nouvelles pratiques d’alimentation des porcelets, brevète du matériel spécifique. Son grand projet pour l’engraissement et la transformation en charcuterie des porcs sera un échec. Passé 1945, le déclin de la race de Miélan s’amorce et le marché du chef-lieu s’arrête après la Deuxième guerre. Pour autant quel autre bourg gersois peut se prévaloir d’un développement économique lié à l’agriculture aussi abouti ? L’élevage du porc assure la prospérité du monde paysan, révolutionne avec de nouvelles méthodes de nouvelles techniques et enfin assure le dynamisme économique de toute une ville.
Jean-Michel Lassure, Louis Armand de Gontaud-Biron et le château de Saint-Blancard" (suite): l'incendie de 1888 et la reconstruction du château. Alors que les travaux les plus importants de restauration du château entrepris par Louis Armand de Gontaut-Biron sont achevés, un incendie éclate dans la bibliothèque au cours de la nuit du 10 au 11 janvier 1888. Bientôt rejoint par une partie de la population qui l’aide de son mieux, son fils Stanislas, alors à Saint-Blancard en raison des élections sénatoriales, entreprend de sauver les objets les plus précieux. Le brasier se développe avec une « rapidité effrayante » et « tout brûle avec une telle violence qu’il ne tombe que des cendres ». Les flammes ayant détruit la toiture du corps de logis, celle du donjon se trouve menacée. Les sauveteurs parviennent à empêcher le feu de l’atteindre et de se propager aux étages inférieurs. Ils ne peuvent sauver la tour de la Vierge. Quelques heures ont suffi pour « consommer la ruine « du château. Une dépêche envoyée par Stanislas informe Louis Armand de la catastrophe mais celui-ci n’en mesure pas immédiatement l’ampleur. Le 13 janvier le juge de paix et un agent de la Compagnie d’Assurance Incendie, la Nationale de Paris, constatent les dégâts en compagnie de Stanislas. Dix jours plus tard, des architectes de la Compagnie réalisent une expertise détaillée et un photographe d’Auch prend plusieurs photos des ruines. Le 27 janvier, la Compagnie d’assurances propose une indemnisation de 135.000 francs. Des négociations permettent de la porter à 15000 francs et elle est versée dès le 11 février. Quelques jours plus tard Louis Armand prend la décision de reconstruire les parties du château endommagées ou détruites.
Le président remercie l’assistance et donne rendez-vous à la prochaine réunion de la Société archéologique qui aura lieu le mercredi 6 avril à 14h30 à Auch à son siège, 13 place Salluste du Bartas pour deux communications :
Laurent Ségalant, 1914, la bataille de Bertrix (les régiments gersois y ont subi de lourdes pertes) vu par des fantassins allemands.
Rolf Norsen, Les compositeurs de musique Clément Janequin et Pierre Cadéac à la cathédrale d’Auch au début du XVIe siècle.