Depuis le 3 janvier, une nouvelle directrice gère l’hôpital de Vic-Fezensac, un poste à temps plein pour au moins 3 ans qui relève d’un choix personnel.
Rencontre avec une directrice enthousiaste :
Journal du Gers : Pouvez-vous vous présenter et nous dire comment vous êtes arrivée à Vic-Fezensac ?
Sandrine Lambert : Je suis Sandrine Lambert.
Je travaille dans les hôpitaux depuis 2003 , j’attaque donc ma 20ème année dans la fonction publique hospitalière.
Le dernier poste que j’ai occupé est celui d’adjointe au DRH en Ariège.
Je suis en poste à Vic-Fezensac depuis le 3 janvier.
Je tiens à préciser que Vic est un véritable choix de ma part.
Quand on sort d’école pour devenir directeur d’établissement sanitaire médico-social et social, on doit postuler sur une liste de postes.
Les premiers postes que j’ai demandés étaient dans le Gers et Vic-Fezensac était en tête !
Le Gers parce que je connais et apprécie ce département pour avoir longtemps séjourné en Midi-Pyrénées.
Quant au choix de Vic, la rencontre avec Mme Lacarrière, directrice du CH d’Auch, a été déterminante. J’ai en effet beaucoup apprécié nos échanges.
J’ai visité l’établissement de Vic-Fezensac.
Il s’est passé quelque chose quand j’ai passé la porte, je me suis dit, « c’est celui-là » !
J’ai été très bien accueillie par les résidents et par l’ensemble du personnel que j’ai trouvé très investi et très professionnel et j’ai trouvé que c’était un bel établissement qu’il s’agisse de la forme des chambres, des petits jardins devant chaque chambre…
Lors de mes rencontres avec le personnel, j’ai pu constater aussi que nous partagions les mêmes valeurs, la même ligne de conduite, à savoir le patient et le résident au centre de la prise en charge et de l’accompagnement.
Journal du Gers : Une question qu’on a dû vous poser à plusieurs reprises : allez-vous rester ?
Sandrine Lambert : En effet, on me la pose beaucoup ! (rires)
Un autre point abordé avec Mme Lacarrière concernait ce à quoi je m’engageais en acceptant ce poste et je me suis engagée à rester.
Je pars du principe que quand je monte un projet, je veux le voir vivre.
A priori, je suis là pour 3 ans sauf aléa.
Et je suis là à temps complet !
Cela me permet d’aller dire bonjour tous les jours aux résidents et d’échanger avec eux sur tous les sujets, de partager un moment convivial comme cela a été le cas récemment avec la galette des rois. Cela fait partie de mon rôle d’être proche d’eux et j’aime ça, autrement, je ne ferais pas ce métier !
Journal du Gers : A propos de projets, quels sont les vôtres en arrivant ici ?
Sandrine Lambert : Le projet d’établissement est ce qui va dicter notre ligne de conduite pendant 3 ou 4 ans, un projet très ancré territorialement en lien avec le CH d’Auch et le GHT.
Nous allons travailler sur l’amélioration de la qualité dans la prise en charge, dans le soin avec un point fort sur la sécurisation, sécurisation du parcours, des soins, sécurité des biens et des personnes, personnel compris.
Concernant l’EHPAD, nous allons écrire un projet de vie sociale, avec certainement la collaboration des représentants des familles qui intégrera le projet d’animation et une réflexion sur la nutrition et l’alimentation par exemple.
Le PASA va ouvrir (Pôle d’activités spécifiques adaptées aux personnes atteintes d’Alzheimer) en avril 2022. Les patients bénéficieront d’un accompagnement individualisé, d’activités spécifiques, de pièces spécifiques, d’une cuisine qui leur sera réservée.
Ce sera une structure dans la structure.
Christian Laffargue, directeur par intérim, a beaucoup oeuvré pour que le projet existe et nous allons voir sa concrétisation cette année.
Journal du Gers : On sait que la situation financière de l’hôpital est difficile. Cette situation sera-t-elle compatible avec la réalisation de projets ?
Sandrine Lambert : Certes, la reconstruction de l’hôpital – qui était nécessaire- a entraîné une dette lourde qui pèse sur le budget d’établissement.
Mais la situation financière compliquée n’empêchera pas la réalisation de projets. Beaucoup de choses ont d’ailleurs déjà été faites, d’autres se poursuivent et de nouveaux projets verront le jour.
Ces projets ont pour vocation d’améliorer la qualité de vie en EHPAD et la prise en charge des soins.
Journal du Gers : Autre sujet dont on doit vous parler, la gestion du SSIAD qui pourrait être assurée par l’hôpital. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Sandrine Lambert : C’est compliqué de répondre de manière précise pour moi qui ne suis là que depuis le 3 janvier. Je découvre la situation.
La décision est entre les mains de l’ARS qui doit décider de poursuivre avec l’administration provisoire ou de lancer un appel à projet pour une reprise de la structure.
Rien ne nous empêche de répondre à l’appel à projet et cette reprise peut faire partie des projets de l’hôpital mais il nous faudra au préalable étudier tous les éléments pour voir si cela est réalisable.
Une consolidation de la structure, comme le souhaite l’ARS, est indispensable en amont.
Journal du Gers : Qu’en est-il de la rumeur de fermeture du SSR ?
Sandrine Lambert : Le SSR n’est pas du tout menacé !
Il comprend 19 places et 17 patients y sont en ce moment soignés.
Il répond à une réelle demande.
De plus, il comporte deux places Covid pour soulager le CH d’Auch.
Journal du Gers : Malgré la situation sanitaire toujours compliquée, l’établissement retrouve peu à peu une vie quasi « normale ». Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Sandrine Lambert : Oui, une vie quasi « normale » grâce au professionnalisme du personnel extrêmement vigilant sur le respect des gestes barrières.
Grâce à leur sérieux, les sorties, les visites peuvent reprendre.
Les intervenants extérieurs reviennent aussi petit à petit comme le karaoké, les animaux, la coiffeuse…
A la demande de résidents, nous sommes en train d’étudier l’introduction de poules dans l’enceinte de l’hôpital, la mise en place d'un atelier numérique...
Le SSR et l’Ehpad sont avant tout des lieux de soin et des lieux de vie.