Isabelle Guichard, des poupées aux suricates !

Capture d’écran 2021-09-19 211015.jpg

Les poupées, c’est une vraie passion pour Isabelle, coiffeuse de métier installée à Vic-Fezensac.

 Il y en a partout chez elle, sur le canapé, les fauteuils, les lits, dans des armoires, sur des étagères…

C’est une véritable fascination qui l’a conduite vers la sculpture.

Elle expose chaque année à Mourède et a surpris le public cette année en présentant des suricates !

Mais comment passe-ton des poupées aux suricates ?

Ecoutons plutôt Isabelle nous parler de sa passion :

Journal du Gers : A quand remonte cette passion pour les poupées ?

Isabelle : J’ai toujours été fascinée par les poupées de toutes sortes, j’en avais beaucoup quand j’étais petite, des poupons, des Barbies aussi...

J’ai commencé à faire des poupées en tissu avec des balles de ping pong.

Mon père avait des ouvrages de brocante et j’étais fascinée par les poupées bleuettes, les poupées en porcelaine.

Je suis allée à Paris au musée de la poupée où j’ai fait un stage pour reconstituer une poupée en porcelaine.

A l’occasion de ce séjour, j’ai visité une exposition de poupées d’artistes et c’est là que j’ai découvert les poupées faites en pâte Fimo ou Cernit, une sorte de résine à modeler que l’on fait cuire au four.

Là je me suis liquéfiée et j’ai voulu faire pareil !

En fait, je crois que je sculpte pour retrouver ces émotions que j’éprouve devant les poupées, devant des œuvres d’art…

A partir de ce moment-là, je suis allée tous les ans à Paris pour voir ces expositions.

Ma première poupée en Fimo, je l’ai montrée à Anne Mitrani, la spécialiste en la matière, qui m’a encouragée à poursuivre.

J’ai donc continué et tous les ans, je me rendais à Paris où j’ai exposé plusieurs fois.

Ensuite, je me suis lancée dans les sous-verres reliquaires puis j’ai découvert les poupées reborn.

Journal du Gers : Que sont les poupées reborn ?

Isabelle : Ce sont des sortes de maquettes de bébé qu’il faut assembler puis peindre avant de les faire cuire pour fixer la couleur.

Il faut aussi implanter les cheveux avec une aiguille – cela peut prendre des heures- puis on peut articuler les membres.

Même si toutes les pièces sont fournies, on peut travailler l’expression des visages selon la façon dont on implante les yeux ou selon la quantité de kapok que l’on met à l’intérieur.

Même si je me suis mise à la sculpture, je continue à faire des poupées reborn et je travaille actuellement à l’articulation des membres, je modèle des attaches à cet effet.

Mon objectif est de sculpter un bébé articulé.

Ce travail sur les reborn me permet de photographier la morphologie des bébés et cela m’aide dans mon travail de sculpture. En fait, tout est lié...

Journal du Gers : A quel moment la sculpture en argile est-elle arrivée dans votre vie ?

Isabelle : Il y a une dizaine d’années, j’ai rencontré la sculptrice Elisabeth Dupin-Sjostedt lors d’une exposition à Larressingle, j’ai découvert son travail que j’admire.

C’est elle qui m’a fourni mon premier pain d’argile.

Jusque-là, je n’avais pas de plage de temps assez longue pour me consacrer à la sculpture en terre, je réalisais donc mon travail en pâte Fimo ou Cernit plus rapide à cuire.

Le confinement m’a donné le temps nécessaire pour me lancer et m’a permis aussi d’avoir l’esprit libre pour m'engager dans cette nouvelle aventure.

Je suis autodidacte mais Elisabeth m’a donné de précieux conseils.

L’an dernier, j’ai exposé à Mourède mes premiers sujets en argile, des bébés et des animaux.

Je souhaite d’ailleurs rendre hommage à Béatrice qui chaque année me donne l’énergie de créer de nouvelles pièces.

Journal du Gers : Cette année, vous avez exposé à Mourède des suricates. Pourquoi des suricates et pourquoi en pâte Fimo et pas en argile ?

Isabelle : Je suis tombée amoureuse de ces animaux car par leur mode de vie, ils symbolisent pour moi l’ esprit de famille, la cohésion, le soutien familial tout ce qu’on aimerait avoir dans une famille…

Je les ai réalisés en pâte Fimo car je m’étais blessée au poignet en coiffant une mariée et je ne pouvais pas travailler la terre !

Après l’exposition, je me suis lancée dans la réalisation de suricates en argile.

Je vais aller les faire cuire chez Elisabeth qui va m’expliquer comment réaliser la patine.

C’est une découverte pour moi car c’est elle qui s’était chargée de la patine pour mes premières pièces en argile.

J’ai hâte de découvrir le résultat !

Le résultat, le voici ! (NDR)

Journal du Gers : Pour travailler, vous vous inspirez de modèle ou vous créez sans support de départ ?

Isabelle : Je travaille toujours à partir de modèles, en particulier de photos que je trouve sur Pinterest.

Mais pour les suricates, je commence à bien maîtriser maintenant leur morphologie !

Journal du Gers : Quels sont vos projets ?

Isabelle : Je voudrais réaliser des têtes d’animaux, de chiens en particulier mais aussi de surricates pour travailler l’expressivité.

Isabelle ne voudrait pas terminer cette interview sans un clin d'oeil à son époux qui accepte avec beaucoup de patience de vivre dans une maison transformée en atelier de haut en bas !

 

Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles