Une page se tourne pour Mariana Baric, directrice de l’école élémentaire Marc Castex

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Cela faisait 23 ans qu’elle était une figure de l’école élémentaire vicoise, récemment nommée Marc Castex, en tant qu’enseignante, psychologue puis directrice.

Après une année « covid » difficile, il est temps pour elle de refermer la porte de son bureau avec une pointe de nostalgie mais aussi beaucoup de projets pour la suite.

Ce bureau, elle l'occupait encore quand nous l’avons rencontrée alors que les vacances sont déjà là, passation de pouvoir oblige !

Journal du Gers : Depuis quand êtes-vous directrice de l’école élémentaire de Vic-Fezensac ?

Mariana Baric : Je suis arrivée à Vic en 1998 comme enseignante puis j’ai occupé un poste de psychologue pendant 9 ans jusqu’en 2008 où j’ai postulé pour le poste de directrice de l’école élémentaire.

Auparavant, j’ai travaillé en formation professionnelle et à la mission locale pour l’emploi.

De par ma formation de psychologue, j’intervenais auprès de jeunes qui étaient en stages d’insertion, bien souvent à la suite d’un échec scolaire. Au bout de quelques années, je me suis dit : " Plutôt que de gérer l’échec scolaire, autant intervenir en amont pour essayer de l’ éviter ». J’ai donc passé le concours de professeur des écoles.

J’ai été nommée chevalier de l’Ordre des Palmes académiques en 2009 puis officier en 2015.

J’ai hésité à accepter cette distinction. C’est Jean Castagnet qui m’a poussée à le faire.

Même si nous n’avions pas toujours les mêmes orientations syndicales, c’est quelqu’un qui a compté dans ma carrière d’enseignante, compte tenu de son engagement dans le domaine éducatif et social sur Vic-Fezensac.

Journal du Gers : En plus de 20 ans, quelles évolutions avez-vous constatées au sein de l’école ?

Mariana Baric : Le point négatif, c’est la précarisation des familles qui s’accentue au fil des années.

Le positif, ce qui me touche le plus, c’est une plus grande spontanéité des enfants, en particulier chez les petits de CP et CE1. Certains diront qu’ils doivent garder leur place d’élèves mais pour autant, cette spontanéité enfantine est source de richesse.

Journal du Gers : En partant à la retraite, qu’allez-vous regretter le plus?

Mariana Baric : Je vais garder en mémoire de très bons souvenirs comme cette première année où j’étais à Vic.

Ma classe de CM2 a participé à un concours régional de mathématiques. Deux classes ont été sélectionnées par département dont la nôtre et nous sommes partis à la faculté de Rangueil pour la finale régionale.

La classe a fini à la seconde place, les enfants ont visité la fac, c’était un bonheur de les voir découvrir les amphis, les laboratoires de recherche…

Il y a aussi les classes transplantées – classes neige, montagne ou mer - qui pour moi sont très importantes, et très enrichissantes.

Les enfants qui découvrent la neige ou l’océan pour la première fois c’est merveilleux.

J’espère que ces classes pourront être maintenues.

Et puis les spectacles, les fêtes de fin d’année.

Mardi, pour fêter mon départ, j’avais fait installer des jeux en bois dans la cour, en mode kermesse comme autrefois !

Journal du Gers : Et ce que vous allez le moins regretter ?

Mariana Baric : La lourdeur administrative de la tâche de direction !

Je n’avais que deux jours de libérés.

Les grilles de décharge de direction vont être revues car il est de plus en plus difficile de trouver des postulants-directeurs.

A l’école, il n’y a pas de secrétaire, de gestionnaire comme au collège.

Parfois, on peut avoir une aide ponctuelle de la part d’ AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap) qui ont une heure de libre ou éventuellement on peut faire appel à des emplois civiques. Pour ma part, j’estime que c’est à l’État de s’emparer de la question et de créer des postes statutaires.

Journal du Gers : Vous avez toujours eu un engagement syndical. Qu’est-ce qui le motive ?

Mariana Baric : En effet, j’ai des responsabilités syndicales depuis 1995.

Je suis issue d’un milieu ouvrier avec un père communiste réfugié espagnol.

C’est donc un engagement lié à mon histoire familiale, ancré en moi depuis toujours.

Journal du Gers : Qui va vous succéder ?

Mariana Baric : Xavier Bousquet qui est arrivé en 2008, à Vic-Fezensac, comme enseignant.

Il est parti il y a trois ans comme Conseiller Pédagogique et il revient sur le poste de direction.

C’est quelqu’un qui connaît bien l’équipe, qui connaît la ville, c’est plus facile pour moi pour passer le relais.

Journal du Gers : Quels sont vos projets pour occuper votre temps désormais libre?

Mariana Baric : Je vais d’abord me reposer et profiter de ma famille.

J’ai des petits-enfants de 3 et 2 ans et un bébé. Je vais donc prendre du temps pour ma famille.

Je vais garder mon engagement syndical.

Je vais continuer à m’investir dans le milieu associatif comme avec Les Tréteaux Vicois dont je suis la présidente.

Après une année blanche, il va nous falloir rebondir, trouver la relève parmi les jeunes.

Journal du Gers : Quel lien avec l’école allez-vous garder ?

Mariana Baric : J’irai faire le marché pour mes collègues !

Je ne reviendrai pas trop à l’école : il faut que je laisse mes collègues, il faut passer à autre chose pour eux et pour moi !

Journal du Gers : Quel est votre sentiment en cette fin de dernière année scolaire ?

Mariana Baric : J’ai un petit pincement au cœur mais je suis aussi soulagée.

La période Covid a été difficile : il faut être très réactif, s’adapter en permanence et quand on travaille chez soi, on ne « coupe » jamais !

Le confinement a révélé des difficultés éducatives chez certains parents qui étaient très demandeurs de solutions auprès des enseignants, et cela a pointé les inégalités sociales.

Le Journal du Gers souhaite une bonne retraite à Mariana et espère la revoir bientôt sur les planches  des Tréteaux vicois !

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