L'Adasea 32 (1) lance l'exécution d'un projet sur lequel elle a travaillé pendant trois ans, qui a été primé et financé par des fonds européens. Ce projet, un des rares à avoir été retenu, a pour dénomination Life Coteaux gascons (2). Son objectif, en liaison avec la Safer, Le Centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) et Le Conservatoire botanique national est de :
Travailler pendant 5 ans à préserver les milieux ouverts agro-pastoraux (MOAP) sur un territoire de 163 commune (voir carte et liste des communes ci-dessous). Autrement dit : préserver et/ou restaurer les prairies pour préserver la biodiversité dont elles sont le milieu de prédilection. Et, partant, l'élevage, notamment sur les terrains pentus et parfois peu propres à la culture des coteaux gascons.
Le périmètre d'intervention de "Life Coteaux gascons" (document Adasea 32)
Des conséquences découleront de la réalisation de cet objectif :
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la pérennisation de l'élevage,
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la transmission des exploitations,
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plus de résilience au changement climatique.
Réunion à Saint-Pierre-d'Aubézies
23 réunions locales ont lieu pendant les mois de juin et de juillet 2021 avec les éleveurs et les élus locaux : « au plus près du terrain », pour préparer les actions à mener. Le Journal du Gers a assisté à la réunion du 17 juin à Saint-Pierre-d'Aubézies, qui réunissait des éleveurs de cette commune et de Castelnavet, en présence de leurs maires et de la maire de Peyrusse-Vieille.
Constatations et état des lieux
Entre 1988 et 2010, 50 % des surfaces en herbe ont disparu dans le Gers. Or, 90 % des espèces végétales protégées sont attachées aux MOAP. Celles-ci sont donc riches en espèces rares et en danger, mais rendent des services : elles stockent le CO2 favorisent la pollinisation et la gestion des eaux de ruissellement.
Selon l'Adasea, un paysage en mosaïque de cultures fait baisser de 40 % la biodiversité, mais les grandes cultures le font de 70 %. Il s'agit donc de lutter contre l'uniformisation croissante des paysages, mauvaise pour la biodiversité.
Entre 2010 et 2019, il y a eu 770 éleveurs et 16 210 reproductrices de moins. On note des difficultés liées à la cession et à la reprise des exploitations et la faiblesse comparative de certaines aides aux prairies par rapport à celles destinées aux cultures. Ce qui incite certains éleveurs à mettre leurs prairies en culture.
Actions prévues et budget
Il y a 3,5 millions d'euros pour 5 ans dans le budget du projet, dont 1,9 million sont prévus pour des travaux et des aides aux agriculteurs. Les travaux porteront sur 2 500 ha de MOAP :
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cartographie écologique et foncière des milieux,
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réouverture de parcelles en friche,
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implantation de prairies naturelles.
Un effort de communication portera sur l'importance de l'élevage dans la préservation des paysages, liées à l'attractivité du territoire.
Un accompagnement technique sera effectué :
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en mettant en place clôtures et points d'eau pour une gestion durable des MOAP,
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en accompagnant d'éventuelles restructurations des parcelles,
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en aidant les éleveurs à réfléchir sur la gestion des MOAP.
Calendrier des opérations
Voici le calendrier :
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janvier 2021 jusqu'au printemps 2025 : mise en réseau avec les autres projets du territoire,
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janvier à septembre 2021 : cartographie écologique et foncière ; état des lieux de la biodiversité ; mise en place d'un plan de communication,
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septembre 2021 à septembre 2025 : création d'outils de sensibilisation (lettre d'information, événements et animations grand public, vidéos et jeux, livret et sentier pédagogique),
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juin à décembre 2021 : recueil des besoins et enjeux locaux,
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janvier 2022 jusqu'au printemps 2025, s'échelonneront : réouverture de parcelles en friche, implantation de prairies naturelles, acquisition et mise en place d'équipements,
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janvier 2022 au printemps 2025 : accompagnement technique et accompagnement foncier,
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printemps 2023 jusqu'au printemps 2025 : réflexion collective et mise en place d'outils (ateliers communs, conventions avec les collectivités pour le foncier, création d'associations foncières pastorales ; travail avec les élus,
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printemps 2025 : suivi de la biodiversité.
Conclusion
À Saint-Pierre-d'Aubézies, la réunion s'est conclue par une discussion animée avec les éleveurs présents, jusque assez tard dans la soirée. L'exposé du projet par Aurélie Belbèze aux personnes présentes, a été accueilli avec satisfaction. Celle-ci a néanmoins reconnu que le projet n'était pas parfait et que le périmètre du territoire retenu pouvait parfois comprendre des communes sans MOAP, mais que c'était le lot d'un périmètre.
N.B. - La photo du haut de page a été communiquée par l'Adasea 32.