L’émission Invitation au voyage est un des piliers de l’action culturelle de la chaîne Arte.
Jacques Lapart est accueilli par Janine Espié, propriétaire du château, et Miri Paturel, réalisatrice
Elle est diffusée du lundi au samedi à 16 h 30 et dure 45 minutes. Trois ou quatre sujets y sont traités. Et, du 3 au 6 juin 2021, Miri Paturel, réalisatrice, et Grégory, cameraman, posent leurs valises dans le Gers à Lupiac, pour l’amour de d’Artagnan, qui y est né vers 1615.
Le château de Castelmore
On sait que la vie du vrai d’Artagnan a peu en commun avec celle que décrit Alexandre Dumas père dans son roman Les Trois Mousquetaires et leur suite. Mais c’est ce roman qui a rendu célèbre ce mousquetaire serviteur préféré du roi Louis XIV. Pourtant, le vrai d’Artagnan mérite aussi d’être connu.
Grégory, le caméraman, Miri Paturel et Jacques Lapart face au château ; à gauche, les écuries
Programme du tournage
Jeudi 3 juin, l’équipe d’Arte visite le château de Castelmore, à 3km de Lupiac, lieu de naissance du célèbre mousquetaire, avec Jacques Lapart (1), rencontrent des mousquetaires à cheval et filment des paysages.
Vendredi 4 juin, l’équipe rencontre Odile Bordaz, historienne qui connaît d’Artagnan autant qu’il est possible et qui participe chaque année, par de brillantes conférences, au Festival d’Artagnan de Lupiac (2).
Le grand hall dans l'aile droite du château, ajoutée par le nouveau propriétaire en 1769
Samedi 5 juin, retour à Lupiac, puis visite du domaine viticole de Tariquet avec la Compagnie des mousquetaires de l’Armagnac.
Dimanche matin 6 juin, dernières prises : les Lames lupiacoises, avec Damien Desbarats, organisent des duels à Lupiac pour l’émission.
Miri Paturel estime que l’émission passera vers la fin de l’année 2021. Le Journal du Gers avertira ses lecteurs.
Visite du château de Castelmore
Janine Espié, propriétaire du château (3), reçoit l’équipe d’Arte, Jean-Claude Villemin (président de l’Office de tourisme de Vic-Fezensac), Jacques Lapart, accompagné d’un étudiant en Histoire (4), ainsi que Sarah Giroux, du Service civique (5).
Dans le hall, Jacques Lapart est équipé d'un micro
Jacques Lapart explique. Vu de l’extérieur, le château comprend une partie ancienne – à droite avec la tour ronde – qui remonte vraisemblablement au XVIème siècle. Pas plus tôt, d’après le style et parce que, « castel » dans Castelmore, est un mot de la langue française, qui commence à s’imposer au XVIème siècle, alors que c’est « castets » qui était utilisé au Moyen-Âge en Gascogne.
Jacques Lapart explique l'architecture complexe du château
Après la mort du frère de d’Artagnan qui habitait le château, celui-ci reste inhabité et c’est 100 ans plus tard, en 1769, qu’un mousquetaire enrichi, Jean Lasserre, le rachète, alors qu’il était sans doute délabré et l’agrandit à gauche de la façade. Pour en faire une demeure de prestige.
Intérieur du château
Dans le vaste hall d’entrée ajouté à l’édifice primitif, on voit un escalier monumental en bois qui mène à l’étage, avec une belle rampe, également en bois. Puis l’on va dans la superbe cuisine. Un feu y a été allumé dans la cheminée. Sur la superbe table, deux flambeaux brillent et des rapières sont disposées.
Greg filme le feu dans la superbe cuisine, pièce à vivre à l'époque de d'Artagnan
« Cette cuisine donne une idée de l’ambiance de l’époque », dit Jacques Lapart, « bien qu’elle ait été transformée ». C’était la pièce à vivre, non seulement pour la famille, mais aussi pour les domestiques et les gens qui travaillaient dans le domaine. Il n’y avait que des tables à tréteaux (on « dressait » la table) et des bancs.
La table de la cuisine avec flambeaux et rapières
Dans ce domaine, à cette époque, les jeunes nobles comme Charles de Batz de Castelmore d’Artagnan étaient de véritables athlètes, comparables en force et en tonus aux athlètes de haut niveau de notre temps. Très tôt ils apprenaient, entre autres exercices, l’escrime et l’équitation et leur vie était rude et sans confort. « Ils étaient très forts ».
Jacques Lapart prend en main une rapière
Paysages et rencontres
Séduite par les paysages du Gers, l’équipe d’Arte les filme, tout en faisant des rencontres avec des mousquetaires à cheval, avec le vignoble de Tariquet et avec Odile Bordaz.
Jacques Lapart raconte la vie quotidienne à l'époque de d'Artagnan
Celle-ci, venue à Lupiac dimanche 6 juin, tient surtout à souligner les valeurs des mousquetaires contemporains de d’Artagnan : le sens de l'honneur, le respect des promesses, l’engagement personnel, la gloire, la courtoisie, le courage, la justice et l’amitié – En somme, les valeurs du rugby ? « Tout juste ! ».
Odile Bordaz à Lupiac le dimanche 6 juin
Mais le village de Lupiac, lui-même, est un endroit délicieux, un but d’excursion où il fait bon se retrouver et savourer un café à la Taverne d’Artagnan, en regardant passer les cyclistes, les motos, les voitures anciennes et tous les touristes que le village de naissance de d’Artagnan attire.
(1) Président de la Société archéologique historique, littéraire et scientifique du Gers, conservateur des Antiquités et Objets d'Art du Gers et auteur, entre autres ouvrages, de Châteaux et belles demeures du Gers (tome I chez Cairn). (2) Festival où les villageois, en costumes d’époque, les mousquetaires, des troupes de comédiens recréent l’époque de d’Artagnan. (3) On sait que le château est en vente. Interrogée, cette dame nous dit qu’elle n’a pas eu de contact avec le département, qui « d’après la presse », pourrait se porter acquéreur. (4) Arnaud Regimbeau, stagiaire à la Société Archéologique du Gers.(5) Elle est employée à l’Association d’Artagnan chez d’Artagnan et souhaite observer le tournage.