"Dans une supplique adressée au maire d’Auch et probablement inspirée par le député « En Marche » Jean-René Cazeneuve, le candidat « Gers Avenir » (La République en Marche) sur le canton d’Auch 1 voudrait que le projet de rénovation de la caserne Espagne élaboré depuis de nombreux mois avec les Auscitains soit purement et simplement abandonné au profit d’une « Cité des mousquetaires et du panache ».
Si ce projet ne manque pas d’intérêt pour le département du Gers, est-il pour autant nécessaire de le réaliser au détriment de l’un des plus grands chantiers de rénovation urbaine jamais entrepris par la ville d’Auch en étroite concertation avec ses habitants ? Est-il judicieux de demander à la Région Occitanie qui a déjà bouclé tout son projet d’installation de son institut de formation en soins infirmiers de ranger ses cartons et d’aller voir ailleurs si c’est mieux ? Est-il de bonne politique d’annoncer aux 80 investisseurs qui se sont manifesté en déposant des projets pour ce site qu’ils peuvent aller prospérer plus loin ?
Il est particulièrement déplacé d’inviter le maire d’Auch à avoir du panache alors même que le vrai panache, celui dont il a fait preuve, fut d’avoir acheté en 2017 cet ensemble immobilier que l’Etat avait laissé à l’abandon pendant plus de 20 ans et de prendre à bras le corps le défi que représente sa reconversion. Le panache, ce fut encore d’avoir pris la décision de racheter une première partie de ces terrains en 2009 pour y développer le pôle culturel qui accueille aujourd’hui, avec le succès et le rayonnement que l’on sait, Ciné 32 et Circa. L’aménagement de la caserne Espagne représente, bien au-delà de son périmètre, un enjeu considérable en termes d’urbanisme, de rééquilibrage de la circulation et du développement entre haute et basse ville, d’environnement et de qualité de vie. Refermer ce site que l’on a commencé à ouvrir pour un projet qui n’est pas encore abouti et pour lequel il n’y a aucune garantie de succès, est-ce vraiment une idée qui a du panache ?
Cette proposition irréfléchie témoigne surtout de la méconnaissance totale des réalités d’un projet que les Auscitains se sont appropriés à travers une large consultation. Elle est le fait de personnes qui ne connaissent ou ne travaillent manifestement pas les dossiers avant de s'engager dans des polémiques aussi ridicules que stériles"