Une petite victoire mais l’avenir des filières artistiques est loin d'être assuré

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La mobilisation d’hier a amené le rectorat à finalement tenir sa promesse d’ouvrir la filière STD2A en première.

Nous en prenons acte et nous nous en réjouissons.

Cependant, cela ne répond pas à toutes nos inquiétudes.

Nous n’avons toujours aucune garantie sur les moyens qui seront attribués au lycée Bossuet, tant pour cette filière que pour le reste de nos enseignements. Notamment, l’avenir des filières artistiques n’est toujours pas assuré.

La réforme du lycée a défini certains enseignements de spécialité comme « rares ». Les enseignements artistiques en font partie. Ces enseignements rares étaient censés devoir se répartir également sur le territoire. Tel était l’esprit annoncé de la réforme.

Deux ans après, la réalité est très loin de ces beaux discours.

Au vu de la paupérisation constante du département, particulièrement forte à Condom, une logique de service public et d’égalité des chances devrait conduire à attribuer au contraire davantage de moyens à nos établissements. Nos élèves méritent d’autant plus d’être soutenus dans leur parcours de formation qu’ils subissent l’isolement culturel d’un territoire rural.

Alors que le lycée devrait être, dans ce contexte, un vecteur majeur de réussite et d’ouverture, la dotation en heures d’enseignement diminue année après année, au point d’entraîner la suppression régulière de postes d’enseignants : on est ainsi passé de 618 heures-postes en 2019 à 551 en 2020, soit une baisse de près de 11 %. Les moyens attribués à ce jour pour la rentrée 2021 poursuivent cette tendance avec une nouvelle baisse de près de 10 %.

Cette logique de diminution met sous pression les enseignements rares : Musique et Arts plastiques, en incitant l’administration à les supprimer en priorité. Même chose pour l’Allemand et les Langues anciennes, menacés de disparition à moyen terme.

Les premiers pénalisés sont toujours les mêmes : les élèves. Ceux qui désirent suivre une formation artistique seront condamnés, à court terme, à s’exiler hors du département.

La culture, depuis près d’un an, a quasiment disparu de notre quotidien, alors qu’on sait qu’elle est essentielle pour le développement de l’individu. Les discours officiels réaffirment constamment l’importance de soutenir les arts et la culture, notamment en milieu rural. Le lycée Bossuet joue précisément ce rôle dans le Gers.

Lorsqu’on dépense des milliards pour soutenir l’économie, il est incohérent et incompréhensible de sacrifier l’éducation pour des raisons budgétaires, et de priver notre lycée des moyens de sa mission.

L'équipe enseignante du lycée Bossuet

Les élèves du Lycée Bossuet remercient toutes les personnes qui les ont soutenus et ont permis d'obtenir une confirmation, certes orale mais précieuse, de l’ouverture de la classe de première STD2A.

Ils confirment que le combat n’est malheureusement pas terminé. Il leur reste encore à se battre pour leurs professeurs : suppression de postes, augmentation des élèves dans les classes et, par conséquent, mauvaise qualité d’enseignement.

"Nous restons également mobilisés pour l’art, la musique et les arts plastiques, dans notre lycée, qui reste en danger car son maintien au fil des années n'est pas totalement assuré". 

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