La première période de confinement de cette année 2020, qui restera celle de toutes les turbulences dans le secteur aérien, est venue stopper net la belle trajectoire de l’Eforsa, chargée de former les pompiers d’aérodrome venus de tout le territoire national.
« Nous avons été très impactés par cette fermeture imposée, c’était comme un trou béant, et nous attendions la reprise avec impatience. Nous avons pu rouvrir début juin, avec toutes les mesures sanitaires en place, mais le taux de fréquentation est malgré tout resté très faible cet été » explique François Fontaine, directeur d’Eforsa.
Car même avec la sortie du confinement, la situation dans les aéroports était particulièrement chaotique. Et les personnels venant en formation étant issus de ce secteur, il n’y avait pas d’autre solution que de patienter.
« Nous avons commencé à redémarrer en septembre de façon correcte. Malheureusement, nous voilà à nouveau confrontés à des problématiques liées à ce reconfinement. Beaucoup de stagiaires viennent en avion jusqu’à Blagnac, et les compagnies aériennes ont considérablement réduit leurs vols. Pour ce qui est des DOM-TOM, la Guadeloupe a préféré renoncer par mesure de précaution, Toulouse étant en zone rouge alerte covid ».
Difficile de tenir un planning de formations à jour, quand la crise décide de tout bousculer du jour au lendemain. Et pour ceux qui sont au rendez-vous, il faut s’adapter. Des plateaux repas sont livrés par le restaurant, pour déjeuner sur place. Le soir, c’est dîner en chambre à l’hôtel. Bien loin de la convivialité gasconne traditionnelle…
Sur les sept cents stagiaires annuels qui viennent à l’Eforsa, le directeur en compte en ce mois de novembre un peu plus de la moitié. Mais, ces formations étant obligatoires, la gestion du calendrier risque fort d’être un vrai casse-tête à l’arrivée. D’autant qu’elles ne sont que deux écoles civiles/privées en France.
Pour préserver la totalité des dix-huit emplois temps plein (dont sept formateurs), l’école développe son activité annexe : l’édition de logiciels pour la formation à distance de tous les métiers de l’aéroport. Des pompiers spécialisés aux agents qui assurent la prévention du risque animalier, en passant par la gestion de collision d’aéronefs ou l’intervention pour porter secours à des personnes au niveau de l’aérogare, les programmes d’e-learning permettent aussi le maintien des connaissances.
« Nous avons également développé un progiciel d’accompagnement des métiers de l’aéroport « efors@ir », basé sur une main courante numérique. Il permet aux aéroports une gestion simplifiée et efficiente de leurs différents services et de répondre aux exigences de traçabilité des nouvelles réglementations. Plus de 40 plateformes aéroportuaires l’utilisent déjà avec succès. » Eforsa assure également le service de sécurité incendie en partenariat avec l’aéroport Auch-Gers.
La bonne nouvelle est venue le mois dernier d’une nouvelle recrue qui ne passe pas inaperçue. Il s’agit d’un Mirage, prêté par le Ministère des Armées, qu’il a fallu transporter (démonté) depuis Châteaudun, avant de le remonter une fois arrivé à Auch.
« Il sert de support pédagogique, précise François Fontaine, car il peut arriver qu’un avion d’armes se pose, en catastrophe ou pas, sur une plate-forme civile. Il permet à nos stagiaires de visualiser les recommandations qui leur ont été expliquées en cours théoriques, notamment les angles d’approche et les précautions nécessaires à appliquer s’ils doivent intervenir. » Mais pour cet hôte de marque, pas question d’allumer un feu, même si l’on est sûr de parvenir à l’éteindre !
Eforsa attend avec impatience CAVOK (Ceilling And Visibility OK) : un ciel dégagé et une bonne visibilité…
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