Disparition de René Larrieu, un paléontologue amateur mais averti

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Il a côtoyé les plus grands spécialistes contemporains du Miocène

René Larrieu s’en est allé, dans la discrétion, comme il avait vécu ses dernières années, handicapé par la maladie. Pourtant, pour Simorre , il restera un « personnage », certains diront un peu « original », mais il passera certainement à la postérité en raison de l’intérêt qu’il a porté aux fossiles qu’il a découverts par hasard en 1954 en creusant dans une sablière de sa propriété de Malartic, dans le hameau de Baillasbats. Certes, lorsqu’il allait à l’école à Simorre, il voyait bien des drôles de « pierres » posées sur les étagères de la salle de classe. On avait beau lui dire qu’il s’agissait de fossiles, c’est-à-dire de restes d’êtres vivants transformés en pierre, trouvés par le passé, du côté d’en Péjouan, cela  l’intéressait sans plus. Aussi cette découverte personnelle a éveillé sa curiosité et celle de quelques scientifiques amateurs sans pour autant  prendre tout de suite l’importance qu’elle a eue par la suite.

Dans les années 66, les fouilles officielle reprenant à En Péjouan, les paléontologues du Muséum de Toulouse ont eu vent de cette découverte et s’y sont penchés vraiment. Il a reçu chez lui tous les grands paléontologistes contemporains qui ont pour nom Léonard Ginsburg et Pascal Tassy, du Muséum de Paris, ou Francis Duranthon (directeur du Muséum de Toulouse). Il a même été mis en lumière dans l’émission scientifique hebdomadaire de FR3 « Bonjour l’ancêtre », un jour de l’été 96, étant même surnommé « le Mammouth » par certains  incompétents ignorant que les mammouths n’ont jamais pu vivre dans notre région.

L’agriculteur est alors devenu l’auxiliaire de bien des paléontologues, dégageant environ 1600 pièces, correspondant à 26 espèces différentes, caractéristiques de l'ère tertiaire, et plus particulièrement du Miocène, il y a 12 millions d’années. Ses pièces les plus intéressantes appartiennent aux ancêtres de la famille des rhinocéros et de celle des  mastodontes avec, notamment, une défense mesurant 1,40 m pour un poids d’environ 70 kg ; la plus grosse découverte à ce jour dans le monde, appartenant à un mâle âgé, d’une espèce pas encore identifiée avec certitude. Si, dans une collection, apparaissent les trois lettres SML (Simorre, Malartic, Larrieu), la pièce a été trouvée certainement par notre « inventeur » local.

René Larrieu était aussi intarissable sur les « turquoises de Simorre » que l’on retrouve, ente autres, dans la petite église de Baillasbats qui sont, en fait, de fausses turquoises fabriquées à partir d’éclats d’émail des dents fossilisées, chauffées dans des fours, technique mise au point par Réaumur, sa propriété recelant d’ailleurs un de ces fours qui malheureusement n’est plus visible

René Larrieu est parti en laissant une collection impressionnante de fossiles datant du Miocène, identifiés et bien rangés qui ont fait sa fierté pendant des décennies, devenant même incollable sur leur nom, selon la classification officielle scientifique répertoriée en latin. En se plongeant dans des ouvrages, en écoutant les spécialistes, en consultant des archives, il est devenu incollable dans ce domaine.

Souhaitons que cette collection puisse être mise en valeur et rendue accessible à tous, tout en rendant, par la même occasion, un hommage mérité à son inventeur (découvreur), un pur Gascon dont la curiosité a servi la science.

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