Suspension "temporaire" des essais cliniques avec l'hydroxychloroquine

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Décision de l ' OMS

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare ce lundi avoir suspendu "temporairement" les essais cliniques a partir de l'hydroxychloroquine qu'elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays, par mesure de précaution.

Cette décision fait suite à la publication d'une étude vendredi dans la revue médicale The Lancet jugeant inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine ou à ses dérivés contre le Covid-19, a indiqué le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d'une conférence de presse virtuelle.

Menée sur près de 15.000 malades, cette "première étude à large échelle" apporte une "preuve statistique robuste" que ces deux traitements "ne bénéficient pas aux patients du Covid-19", a déclaré dans un communiqué le Dr Mandeep Mehra, auteur principal de l'étude.

Dans le cadre de la plus large étude réalisée à ce jour sur la chloroquine et son dérivé, l'hydroxychloroquine, des chercheurs britanniques ont examiné les dossiers de plus de 96 000 patients. Chez les malades du Covid-19 ayant reçu des soins standards, la mortalité est de 9,3%. Un chiffre qui grimpe à 16,4% pour les patients traités à la chloroquine et à 23,8% pour ceux ayant reçu un traitement à base d'hydroxychloroquine et d'antibiotiques. Selon cette étude, les deux molécules seraient aussi à l'origine de complications cardiaques.

Pour Didier Raoult, l'étude qui remet en cause l’hydroxychloroquine est « foireuse ».

Le professeur ne désarme pas et répond via une vidéo publiée sur YouTube. Didier Raoult qualifie l’étude qui remet en cause l’hydroxychloroquine de « foireuse », et affirme que le Doliprane est bien plus dangereux que son traitement.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a demandé samedi au Haut conseil de la santé publique (HCSP) de proposer "sous 48 heures une révision des régles dérogatoires de prescription" de divers traitements comme l'hydroxychloroquine. En dehors des essais cliniques, la France a déjà restreint l'usage de l'hydroxychloroquine à l'hôpital uniquement et seulement pour les cas graves, sur décision collégiale des médecins.

Jean-Louis Montastruc, chef du service de pharmacologie médicale et clinique du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse,attirait l'attention dès le mois de mars sur ce traitement a lourds effets secondaires : "On sait que la dose efficace est très proche de la dose toxique. Dès que cette dose toxique est franchie, il peut y avoir des effets indésirables mortels". Selon lui, il y aurait dans certains hôpitaux une hausse d'hospitalisations pour intoxication par la chloroquine. 

 

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