En pleine épidémie de coronavirus, ces professionnels de santé restent disponibles et accessibles sans rendez-vous, pour répondre aux multiples inquiétudes de leur clientèle.
La France compte près de 22.000 officines, dans lesquelles pharmaciens et préparateurs œuvrent pour la santé de tous.
En plus de délivrer les médicaments, ils conseillent sur leur prise, rassurent la toute jeune mère inquiète des pleurs de son enfant, offrent une écoute bienveillante à la vieille dame qui voudrait tant retrouver le sommeil…
Mais lorsque l’épidémie de coronavirus a franchi les frontières du pays, ils se sont retrouvés confrontés à la ruée sur les masques ou gel désinfectant, puis la multiplication des renouvellements d’ordonnances avant le confinement total. Très vite, il leur a fallu réagir à cette situation sanitaire totalement inédite.
La première des choses a été d’installer sans plus attendre les indispensables barrières pour lutter contre la propagation. À cet effet, et en l’absence de recommandations officielles, l’Ordre national des pharmaciens a édité des fiches de conseils pratiques : accueil, organisation de l’espace, protection des équipes et nettoyage des locaux.
Dans cette officine gersoise non loin d’un centre de dépistage Covid-19, un flacon de gel hydro-alcoolique placé dès l’entrée rappelle aux clients qu’il est indispensable de se désinfecter les mains avant d’avancer plus loin.
Un circuit tracé au sol – évitant soigneusement tout risque de contact – mène aux comptoirs, où ont été installés des hygiaphones selon la volonté de la direction, ainsi qu’une rubalise de protection. Les pharmaciennes, dotées de masque et de gants, désinfectent systématiquement leur comptoir entre deux passages. De quoi rassurer, même si l’inquiétude persiste malgré toutes ces précautions.
Mais une autre difficulté, à laquelle sont confrontés certains de ces professionnels de santé, a fait son apparition sur le territoire en même temps que la peur de la contagion. Face à l’attitude insistante de certains clients exigeant des masques, des stocks de paracétamol, ou même de chloroquine (réservée à des patients atteints de maladies auto-immunes), ils doivent désormais faire preuve de fermeté afin de garantir leurs stocks, et la santé pour tous.
De plus, l’effervescence des premiers jours a laissé place peu à peu à la désertion des officines, obligeant parfois certains à revoir à la baisse leurs heures d’ouverture, ou à avoir recours au chômage partiel.
D’un autre côté, le ministre de l’Intérieur les a sollicités pour devenir « centre de premiers secours pour les femmes victimes de violences conjugales », à travers un dispositif d’alerte mis en place spécialement pour cette période de confinement.
L’Ordre national des pharmaciens explique sur son site « être conscient que les équipes officinales sont déjà extrêmement mobilisées dans le contexte actuel d’épidémie de Covid-19, mais le contact qu’elles continuent d’entretenir avec leurs patients “rend leur rôle indispensable à cet égard” ».
Car, même au cœur de la tempête, les pharmaciens respectent le serment de Galien, selon lequel ils ont juré « de ne jamais oublier (leur) responsabilité et (leurs) devoirs envers le malade et sa dignité humaine ».
Illustration Pixabay.com
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