Jeudi, une équipe de bénévoles du Secours Populaire gersois est venu distribuer les paniers alimentaires aux personnes les plus démunies. Une initiative que le soleil printanier de ces dernières semaines facilite, puisque les lieux recevant le public ont dû être fermés.
Car, malgré le confinement, il est vital de continuer à se nourrir. « Les supermarchés ont été pillés dès le 19 mars. Les gens se sont rués pour vider les stocks, sans vraiment penser aux autres. L'afflux de familles en précarité, surtout ces 15 premiers jours de confinement, nous a obligés à modifier notre méthode d'attribution du panier alimentaire, car notre stock aurait été rapidement épuisé", souligne Jean-Claude Gayrin, secrétaire général de l'association départementale.
Car désormais, il faut fonctionner avec les réserves de produits secs (céréales, produits laitiers et conserves), acquis grâce au Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD)*, qui finance 66 % de ces achats.
Une fois par semaine, l’équipe se déplace donc à l’Isle-Jourdain (le mardi devant le centre social, en alternance avec la Croix Rouge), à Auch (le mercredi) et Condom (le jeudi), de 13 h 30 à 16 h 30. Les paniers d’urgence sont livrés une fois par semaine sur Lectoure.
Hier, les bénévoles ont eu la visite d’une représentante de Gers Solidaire, venue apporter les masques qui leur faisaient défaut dès le début de la crise. Car, n’étant pas considérés comme intervenants prioritaires, aucun matériel de protection n’avait été proposé, obligeant les personnes considérées à risques à rester chez elles.
« Le problème actuel, c’est que n’avons plus de ramasses (récupération d’invendus) auprès des supermarchés. Donc nous n’avons plus de denrées fraîches à proposer. Mais jusqu’à quand pourrons nous fournir des produits secs ? Nous sommes en train de vider le grenier… ».
Un appel aux dons a été lancé sur le département auprès des maraîchers et particuliers : pommes de terre, tomates, pommes… tous les fruits et légumes sources de vitamines nécessaires. Une dame s’est manifestée à ce jour pour amener régulièrement des œufs frais.
Mais pour Jean-Claude Gayrin, une autre crainte se dessine déjà : « La crise sociale, qui était là bien avant cette crise sanitaire, va sans doute s’amplifier, et nous serons alors encore plus sollicités. Nous ne savons pas non plus ce que vont devenir les demandeurs d’asile en attente de régularisation. Quant aux sans-papiers, ils ont disparu de la circulation depuis le confinement par peur des contrôles. Difficile de savoir comment ils vivent aujourd’hui. L’autre menace concerne le montant du FEAD qui doit être divisé par deux en 2021. Ce qui, pour notre département qui compte cinq cents familles démunies, représente 100 tonnes de denrées alimentaires… ».
Si vous souhaitez aider le Secours Populaire gersois, notamment par des dons de fruits et légumes, merci de contacter Jean-Claude Gayrin au 06 33 72 11 63.
https://www.facebook.com/spf32
* Le Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD) est un mécanisme de solidarité organisé au niveau de l’Union Européenne. Selon le choix de l’État membre, il permet de fournir une aide alimentaire et matérielle ou de soutenir des actions d’accompagnement des personnes en situation de pauvreté.
En France, il permet de fournir 30 denrées différentes (céréales, produits laitiers et conserves) aux associations de solidarité qui distribuent l’aide alimentaire.
Quatre associations agrées (Secours Populaire, Banque Alimentaire, Resto du Cœur et Croix-Rouge) accompagnent 5,5 millions de Français éprouvant des difficultés à se nourrir grâce à cette aide européenne.
Ce fonds contribue à atteindre, conformément à la stratégie Europe 2020, l’objectif de réduction d’au moins 20 millions du nombre de personnes menacées de pauvreté et d’exclusion sociale.
Un objectif loin d’être atteint.
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