Alors qu’ils n’aspiraient qu’à un peu de repos estival, le rapport Delevoye sur la « réforme » des retraites, présenté le 17 juillet, est venu plomber le moral des Français. On s’inquiétait déjà de « l’âge d’équilibre », repoussé à 64 ans pour une retraite à taux plein.
En septembre, Édouard Philippe rassurait l’exécutif. "La réforme n'est pas écrite. Nous avons le temps de lever les inquiétudes et les malentendus."
Mardi, le gouvernement s’est retrouvé face au « mur du 5 décembre ». Fortement soutenus par l’opinion, les Français sont descendus dans la rue pour protester massivement et exiger le retrait des mesures annoncées, dans une même dynamique. Assez organisés pour tenir dans le temps, ont-ils prévenu.
Face à cette poussée qu’ils ne contrôlent pas, les sommets s’inquiètent : la situation se corse !
Lorsque ça se corse, ça se complique. Et pas qu’en Corse. À mille lieux de l’Île de Beauté, l’origine de l’expression viendrait du verbe corser, ou courser, qui signifiait dès le 13e siècle « lutter en saisissant à bras-le-corps », mot dont il serait issu.
Six siècles plus tard, « l’histoire nous mord la nuque », et le verbe est revenu sur le devant de la scène, mais cette fois avec l’idée de donner plus de corps, de rendre plus consistant, donc plus fort.
On pouvait ainsi corser un plat en gastronomie, un vernis en peinture, ou un récit en y rajoutant un peu de piquant…
Le temps lui-même vint à se corser. Ainsi en va-t-il de l’actualité.