Abd Arrahman Yaser Shtaiwi, 10 ans, a été touché vendredi 12 juillet, en pleine tête, par une balle explosive tirée par un tireur d'élite.
Abd Arrahman est un enfant de Palestine. Il vit dans le village de Kafr Qaddoum, village encerclé par une colonie peuplée de fanatiques religieux.
Tous les vendredis depuis huit ans, le village et ses habitants manifestent contre la fermeture depuis des décennies par l'armée d'occupation de la route qui conduit au village voisin. Ils sont systématiquement attaqués par l'armée israélienne qui ne supporte pas cette forme de résistance. Le père d'Abd Arrahman est un des responsables de la résistance populaire du village.
Abd Arrahman, qui jouait non loin de sa maison, a, selon des témoins, été visé par un sniper de l'armée israélienne. Un témoin déclare : « J'ai vu un soldat israélien allongé par terre, prêt à tirer. En une seconde, l'enfant est tombé à terre. Après, j'ai vu le sang qui coulait de sa tête ».
Les médecins de l'hôpital de Raphidia ont compté entre 60 et 70 fragments de balles dans son cerveau.
Cette armée d'occupation qui ose se prétendre la plus morale du monde, a décidé, vendredi dernier, de tirer sur cette population non armée à balles réelles. Sur des civils non armés. Sur des enfants.
Un sniper a tiré de sang-froid dans la tête d'un enfant dont le seul crime était d'être le fils d'un des responsables de la résistance populaire du village. Il a tiré pour tuer. Un officier lui en a donné l'ordre. Une chaîne de commandement a décidé d'approvisionner l'armée en balles explosives, et de tirer pour tuer. Que sont ces balles qui se fragmentent ainsi ? Qui a décidé d'en doter l'armée israélienne ? Qui a décidé de les utiliser sur une population civile, sur des enfants ?
Une enquête internationale doit être diligentée sans attendre : toute la clarté doit être faite sur ce qui pourrait bien se révéler être un crime de guerre.
Il faut arrêter le bras de ces criminels, et répondre à l'appel du gouvernement palestinien qui demande une protection internationale. Il faut mettre fin à cette occupation militaire qui dure depuis 52 ans.
Les dirigeants européens, et notamment Emmanuel Macron, doivent aller au-delà des condamnations certes nécessaires mais inutiles si elles ne sont pas suivies d'actes forts. Benyamin Netanyahou agit en toute impunité. Le soutien inconditionnel de Trump et l'inaction du reste du monde ne peuvent que l'encourager à continuer. Seules des sanctions pourraient l'arrêter. Il est plus que temps de s'engager dans cette voie et de s'y tenir tant que Netanyahou ne respectera pas le droit international et les droits humains.
Le Bureau national de l'Association France Palestine Solidarité
16 juillet 2019