Dans les corrals, on admirait ces six toros d'une présentation très soignée, musculeux, sans excès de poids, convenablement armés.
Ils pouvaient donc être des toros gersois triomphateurs dans la place Nimeño 2.
Hélas, ils manquèrent de caste et de mobilité. Ils allèrent une fois à la pique mais ensuite, ils n'entrèrent nullement dans le jeu de la muleta.
Le toro sortait avec fougue du chiquero, faisait quelques tours de piste, puis s'arrêtait.
Les six eurent le même comportement.
Jean-Louis mordait la talenquère : "Bien sûr, ils ont subi ces journées de canicule dans le campo mais, en Espagne, le lot que j'avais amené s'est fort bien comporté malgré des températures identiques à celles que nous avons connues en France".
El Fandi essaya de développer son talent de banderillero mais pour que le geste de planter les harpons soit artistique, il faut que le toro arrive avec alegria sur le banderillero.
Cet échec pèsera lourd sur la carrière d'éleveur de Jean-Louis Darré mais on connaît l'homme, sa volonté tenace, sa passion, ses compétences de vingt années de carrière d'éleveur, il relèvera le défi et on reverra flotter, sur le dos des toros, les couleurs rouge et blanc de la ganaderia de Jean-Louis.
Pierre Dupouy
Photos d'illustration de Pierre Delhoste