"La Féria de Vic est universellement connue"

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Terre également de tauromachie, le département du Gers fait partie des territoires de la campagne de communication de l'Union des Villes Taurines Françaises.

Depuis quelques jours, sur le bord des routes du Gers, ont fleuri des affiches de l’Union des Villes Taurines Françaises. Mais pas que dans notre département ; puisque la même affiche est visible sur Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Tarbes, Pau ; puis devraient suivre Mont-de-Marsan, Dax, Nîmes, Arles… Bref, tous les départements taurins sont concernés par cette campagne d’affichage. Une première en France. Histoire de rappeler que la tauromachie que l’on soit pour ou contre, fait partie de notre patrimoine culturel. La France compte cinquante villes taurines. Dans le département du Gers, Vic-Fezensac est la principale place forte, mais aussi d’autres, comme Aignan, Plaisance-du-Gers, Riscle et Cazaubon notamment. André Viard, Président de l’Observatoire national des cultures taurines, et chargé de mission auprès de l’Union des Villes Taurines Françaises (UVTF), répond à nos questions.

 

- André Viard, pourquoi faire cette campagne de communication ?

- Quand on considère comment évolue la société, il arrive un moment où les cultures régionales sont menacées d’être submergées par la globalisation. Maintenant, tout ce qui ne vient pas de Stockholm (sic) est condamné à disparaître. Donc, il y a cette volonté de poser les jalons et de dire « on est là, on existe, on va y rester et on va résister ». Sans agressivité. Le taureau, c’est notre culture. Nous la revendiquons, nous en sommes fiers et nous le montrons.

- Comme, pour d’autres secteurs, vous craignez que la politique mondialiste de Bruxelles fasse disparaître, dans plusieurs années, la tauromachie ?

- Regardez ce qui se passe pour l’agriculture ! La tauromachie est une goutte d’eau à côté de ce qu’on veut faire disparaître ; on veut quand même faire disparaître l’élevage ! Regardez tous ces mouvements, comme les végans, qui veulent la fin de l’élevage dans le monde. Ils veulent tuer les paysans. Ces gens-là savent très bien que la tauromachie est un symbole. En chiffre, ce sont environ 800 taureaux qui sont combattus, chaque année, en France. Mais ce qu’ils (les anti-corridas) veulent, c’est qu’on arrête l’abattage de dizaines de millions d’animaux dans les abattoirs. Faire interdire la tauromachie, pour eux, ce serait un grand pas vers l’interdiction de nombreuses choses dans d’autres domaines. Regardez avec les chasses traditionnelles, ils en ont tué une grande quantité. C’est pour ça qu’ils nous attaquent aussi férocement depuis si longtemps. Et nous nous défendons plutôt bien, je dois le dire.

- Au-delà du côté culturel, parlons du côté économique de la tauromachie.

- Des villes comme Mont-de-Marsan, Dax ou Vic-Fezensac ont fait un travail de chiffrage là-dessus. Les retombées sur le commerce local et départemental sont colossales. A Dax, Nîmes ou Arles, vous avez des commerçants qui vous disent qu’une feria représente 50 % de leur chiffre d’affaires annuel. La feria de Vic-Fezensac est née autour des corridas. Au départ, il y avait des corridas, et là-dessus est venue se greffer la fête.

- Le public qui se rend aux arènes, est-ce un public qui vieillit ou bien, est-ce un public qui se renouvelle ?

- C’est en fonction de son pouvoir d’achat. C’est un spectacle qui est relativement cher. Donc, un des axes de travail de l’UVTF est de pouvoir favoriser l’accès des jeunes. Parce que le jeunes veulent aller dans les arènes. Si vous mettez le prix à 30 euros minimum, quel gamin peut se le permettre ? C’est impossible. Donc, il y a tout un plan qui est développé dans diverses pour faire des prix symboliques. Il n’y a pas besoin d’aller les (les jeunes) chercher ; ils viennent…

- On ne peut pas dire que le Gers soit une terre taurine comme les grandes places fortes, non ?

- Le département non, mais Vic-Fezensac, oui. Vic est une grande référence. Ce n’est pas la plus grande arène de France, certes, mais au niveau de l’image et au niveau de l’éthique et de la crédibilité, c’est une des toutes premières. Surtout dans son créneau. C’est-à-dire, axée sur le taureau, sur le combat, elle est la numéro 1 en France. La feria, ce n’est pas rien ! On en parle au fin fond de l’Espagne, on la connaît au Mexique, on la connaît partout, parce que c’est vraiment important. Elle est universellement connue… La capacité des arènes de Vic-Fezensac est le double de la population vicoise.

- Etes-vous optimiste pour l’avenir de la tauromachie en France ?

- Oui. L’UVTF a une action très pertinente. Il y a une une grande solidarité entre toutes les villes taurines. Par ailleurs, aujourd’hui, toutes les majorités (politiques) qui se sont succédé, ont entériné le principe de liberté et diversité culturelle. Il y a un statut légal pour la tauromachie. Ce principe est entré dans tous les grands textes et les traités internationaux. Mais il y a une idéologie qui veut supprimer toute utilisation de l’animal ; pas seulement la corrida, mais aussi interdire de monter à cheval, d’avoir des chiens de compagnie, et évidemment tous les animaux qui sont utilisés pour la consommation alimentaire. Mais, comme toutes les idéologies, elles ont des moments de poussée, puis après ça se tasse...

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