Lundi matin, la petite église de Croûte était bien trop petite pour tous ceux, par centaines, qui avaient voulu dire un dernier adieu à René Côme, une des composantes de la grande fratrie des huit enfants d'Alice, leur mère restée seule après le décès de son époux.
René c'était la bonté, l'amitié, le sérieux dans le travail dans l'entreprise "Lacomélec" qu'il avait créée, à Aignan, avec son copain Labadie.
Sa vie s'était déroulée avec des joies, avec des peines, René avait trois enfants, deux filles et un garçon et quatre petits enfants.
Lors de ses obsèques, son frère Henri a tenu à lui rendre un dernier hommage :
"Mon frère,
Après deux années de lutte contre le cancer, tu es parti.
Tu a été pris en charge par l’Oncopôle, à Toulouse, par un médecin qui a mis en place un protocole de soins.
A l’issue de l’entretien, tu lui demandes : « est-ce qu’avec ce traitement, je vais guérir ? » tu as eu pour réponse : « Monsieur Côme, on ne guérit pas du cancer, mais je vais vous soigner. ».
Elle n’avait pas tout à fait tort, tu n’es pas guéri.
La recherche progresse, mais la maladie évolue bien plus vite.
Toutes les familles sont touchées de près ou de loin par ce mal. Notre planète est malade. Nous dépensons des milliards pour aller marcher sur la lune, voire s’il y a de l’eau sur Mars et bien d’autres choses inutiles.
Ne serait-il pas plus important de soigner notre terre, ses océans et ses mers, de combattre la famine, la misère et tant d’autres problèmes dont LE CANCER, une des premières causes de mortalité dans le monde ?
Mon frère merci, grâce à toi, toute la fratrie a pu continuer à se ressourcer à Croûte chez toi.
Notre cordon ombilical est relié à ta maison.
Ta maison René a été construite par nos aïeux au XIXème siècle, ils étaient paysans, tailleur de pierres.
Depuis la boîte aux lettres porte le nom de Côme.
Malheureusement, par la force des choses, tu seras vraisemblablement le dernier de la génération.
Tu es parti dans un autre pays, là où les morts se retrouvent. Tu resteras toujours dans nos cœurs, dans nos pensées.
Tu as pris de l’avance, mais nous nous reverrons mon frère.
René repose à Tasque dans le caveau familial, auprès de notre père, tout près de son neveu Yoann
L’église de Croûte était bien trop exigüe pour les centaines d’amis présents.
Au nom de toute la famille, merci. Adieu, mon Frère, Adieu, l’Ami.
Henri"