Petite parenthèse

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Être mal barré

« Nous garderons le cap ! ».

Répété comme un leitmotiv, façon méthode Coué -enfoncez-vous bien ça dans le crâne-, le mantra du gouvernement n’a pas vraiment fonctionné. En tout cas, pas à la verticale, même en remontant des soutes du porte-avion Charles-de-Gaulle où le président s’était réfugié le 14 novembre dernier, alors que le pays, exsangue, s’apprêtait à vivre sa première journée de blocage.

Car depuis, pris dans la tempête d’une contestation qui gagne toutes les couches de la population, des lycéens aux retraités, des ambulanciers aux avocats en passant par les fonctionnaires, les salariés, les chômeurs, le gouvernement semble aujourd’hui visiblement déboussolé, et bien mal barré.

Expression argotique du XXe siècle, signifiant être mal engagé et aller au devant de gros ennuis, « être mal barré » est issue du milieu de la marine. En principe, le capitaine d’un navire est censé savoir le diriger en tenant la barre, donc le barrer. Mal barré, il se retrouve vite dans la tourmente, et si nombreux que puissent être les zigzags, prêt à chavirer.

La lame de fond populaire, qui porte en elle des exigences démocratiques, sociales et vitales, refuse de suivre le cap de paradis fiscaux réservés à une poignée minoritaire de VIP, membres exclusifs du club des milliardaires.

Un cap qui l’obligerait à se perdre dans ce qui s’apparente pour elle au Triangle des Bermudes.

Illustration Pixabay.com

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