C’est une colère qui se déverse comme un flot de bile jaune sur tout le territoire. Une colère assortie d’un ras-le-bol et d’un rejet des exigences insatiables d’une politique à la solde du capital financier. Une immense lame de fond qui monte de la population laborieuse qui bataille toutes les fins de mois pour boucler son budget, à l’image de cette retraitée en larmes qui interpelle un policier pour lui demander si lui aussi a du mal à remplir sa cuve de fioul pour se chauffer.
Parce qu’entre les taxes tous azimuts qui pillent quotidiennement les porte-monnaie, les salaires et les retraites qui flanchent, alors que le coût de la vie grimpe, lui, en flèche, que reste-t-il en fin de compte à la plus grande majorité pour vivre ? Rien, que dalle !
Si que dalle ne vaut rien, les origines de l’expression sont particulièrement riches, mais pas toujours convaincantes. Il semblerait que le mot « dalle » soit une déformation du mot « dail », qui aurait fini par perdre son i.
Pour certains lexicographes, ce « dail » viendrait du lorrain « dailler », lui-même issu de l’allemand « dahlen » au XVème siècle, qui signifiait plaisanter. Mais quel rapport peut-il y avoir entre le fait d’être démuni et celui de plaisanter ? La piste s’arrête là.
Plus compréhensible, le « dail », serait tout droit venu d’une langue tsigane, le romani, signifiant simplement « rien du tout ».
Qu’elles soient « gilets jaunes » ou non, de plus en plus de couches de la population se rebellent, face à un gouvernement affaibli qui ne sait comment faire face à ce raz-de-marée, sinon continuer de déclarer « vouloir garder le cap ».
Avec un pouvoir d’achat en berne et des conditions de travail qui se dégradent dans tous les secteurs, la France des « riens » qui « coûtent un pognon de dingue » est en train de devenir une immense galère, qui rame pour mieux servir les paquebots de luxe d’une poignée de capitaines qui observent de loin à la jumelle.
Illustration Pixabay.com