A peine le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a-t-il rendu son dernier rapport sur le réchauffement climatique que responsables politiques et financiers s’en emparent pour proposer des solutions alléchantes. Ou plutôt leurs solutions, qui n’ont pas vraiment grand-chose à voir avec la protection de l’environnement et des populations.
Le plan d’investissement pour la transition écologique chante les louanges des énergies éoliennes (marché juteux pour les entreprises privées), d’une alimentation bio dont la grande distribution fait ses choux gras, ou encore du remplacement progressif des voitures à essence par des véhicules électriques, tellement plus propres…
On en viendrait presque à gober leurs apitoiements sur le sort de l’humanité et de notre pauvre planète qui s’essouffle, à trop les voir pleurer des larmes de crocodile !
Destinées à émouvoir l’entourage pour mieux le duper, ces larmes feintes seraient issues d’une légende selon laquelle les crocodiles du Nil pleurnichaient, pour mieux attirer leurs proies avant de les dévorer.
Plus scientifiquement, il est prouvé que certaines espèces de crocodiles, les alligators américains, ont effectivement l’œil humide en mangeant. Un mécanisme physiologique que l’on retrouve parfois chez l’homme, appelé syndrome neurologique de Bogorad.
Sans doute les adeptes du capitalisme, répandant déchets industriels et bombardements aux quatre coins du monde, sont-ils dotés du même système lacrymal. Pour ne prendre qu’un exemple, ils s’inquiètent bien entendu de savoir ce que deviendront les millions de batteries contenant du lithium (envahissant le parc automobile européen sous prétexte de rouler « plus propre »), et de connaître le sort des quarante mille enfants qui extraient le cobalt (autre minerai utilisé dans la fabrication des batteries et composants électroniques) dans les mines du Congo…
Du crocodile, ils n’ont pas seulement les larmes, mais aussi les énormes mâchoires pour mieux croquer les profits. Sous couvert d’une « économie verte », belle comme les déforestations.
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