Mais oui ! Il est là et bien là, autant sur le calendrier que tout autour de nous, pour peu qu’on lève le nez pour contempler la nature s’étirer de son sommeil hivernal. Vous voyez ces bourgeons sur les arbustes, vous entendez ces babillages d’oiseaux dès l’aube ? Chacun y va de ses plus beaux « tuit tuit », « striiiii » ou « coucourroucoucou » façon Caetano Veloso pour impressionner sa belle. Même Angela Merkel et Donald Trump tentent un rapprochement !
Car enfin, c’est le printemps, celui qui fait grimper la sève et sortir de la torpeur générale pour passer à des choses beaucoup plus agréables. Les cœurs se remettent à battre. Et certains même battent déjà la chamade.
Mais pourquoi dit-on « battre la chamade » ?
Avant d’être un très bon livre de Françoise Sagan, puis un très beau film d’Alain Cavalier, la chamade était un terme militaire utilisé sur les champs de bataille pour signifier à l’adversaire qu’on souhaitait se rendre ou obtenir une trêve pour ramasser ses morts. Le son des trompettes utilisées étant insuffisant pour couvrir le vacarme des combats, on demanda donc aux tambours de « battre la chamade » afin d’amplifier cet appel (de l’italien chiamada). Plus tard, on rajouta le drapeau blanc comme signal visuel pour l’ennemi.
Ainsi, votre cœur aujourd’hui bat la chamade aussi fort qu’un roulement de tambour, lorsque vous êtes prêt à capituler face à l’être désiré.
Les Allemands disent qu’ils ont « des papillons dans le ventre » (et on comprend très bien la comparaison pour peu que l’on ait déjà été amoureux). Pas sûr qu’Angela ait senti des papillons dans son ventre en serrant la main de Donald…