Le 14 février 2017, Le Journal du Gers visite le chantier de rénovation de la chapelle de Daunian, construite avec certains de ses murs en terre crue au XIe siècle Et qui est donc un joyau du village de Magnan (qui compte une autre chapelle très ancienne, ainsi qu’un parcours écologique en gestation).
Appel à Concordia
On se souvient que Jean Duclavé, maire de Magnan et Sabine Dulhoste, présidente de l’association de sauvegarde de la chapelle, font appel à l’association Concordia pour ces travaux. En effet, Concordia est une association spécialisée dans les chantiers de rénovation du patrimoine, en France et à l’étranger. Elle recrute de jeunes volontaires intéressés par ce genre de travail (ici, l’association proposait 9 postes, il y a eu 16 candidats). Pour ce chantier, il n’y a que de jeunes Français en service civique.
Un calendrier équilibré
Ils s’engagent pour un stage de 6 mois, travaillent 3 jours (du lundi au mercredi) sur le chantier de 9 h 30 à 12 heures et de 13 h 30 à 16 heures. Puis, jeudi et vendredi, ils élaborent des projets personnels pour animer le village et échanger avec les habitants. Ils peuvent, par exemple, troquer les légumes qu’ils vont cultiver dans un potager communal, contre autre chose. Salomé Gesta, une des 3 cadres du chantier, donne comme exemple, la fabrication de bracelets, de savon, etc. ou des séances d’éducation à l’écologie. Ces activités sont au cœur du projet de Concordia de construire pour créer des liens. Philippe Blot, le coordinateur technique, ajoute que, déjà, un artisan du Houga est venu se renseigner sur la technique de construction en terre crue.
Programme du chantier (commencé le 7 février)
Les jeunes volontaires commencent par décaper les murs en pierre et les murs en terre crus, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. À l’intérieur, ils sont, par ci par là, recouverts de plaques de plâtre, les unes anciennes, les autres relativement récentes. À l’extérieur, ce sont d’innombrables tiges de lierre et autres plantes qui doivent disparaître.
Ensuite, ils vont reboucher les trous et laisser sécher, puis ils poseront l’enduit de terre crue à l’intérieur comme à l’extérieur. Philippe Blot donne la formule de la terre crue, matériau de construction : 200 l de terre crue, 30 l de roulé (gravier à béton) et 35 l de chaux NHL 3,5. Le tout est mélangé dans une bétonnière.
Un autel en terre crue
À noter que les sols ne sont pas concernés par la rénovation, mais, à part un gros trou au milieu de la nef, ils ne sont pas très abîmés. Cependant, la partie surélevée du sol sur lequel doit reposer un nouvel autel au fond de l’abside sera refaite. Le nouvel autel sera sculpté en terre crue. Il remplacera l’ancien autel dont il ne reste qu’une partie de la carcasse en bois (qui servira de gabarit pour la sculpture).
Les murs de l’annexe de la chapelle seront refaits en torchis. Le clocher récent en béton sera recouvert de terre crue.
Ce n’est pas tout : l’abside, où subsistent des restes de fresques sera particulièrement soignée : la couche de plâtre, de surface réduite, où sont les restes de fresques, sera agrandie.
Un encadrement solide et ouvert aux idées des volontaires
Philippe Blot, maçon de profession, est un passionné du patrimoine ancien. Il connaît parfaitement les techniques de construction en terre crue et en torchis. C’est lui qui dirige les travaux. Les 8 jeunes volontaires sont encadrés par 3 jeunes enthousiastes : Salomé Gesta, Ludovic Calvet et Nicolas Tchékhoff. Les activités du jeudi et du vendredi sont proposées par les jeunes et librement discutées. La volonté de créer des contacts avec les habitants est une donnée positive pour eux comme pour le village.
Le Journal du Gers reviendra visiter le chantier au début de mars 2017.