Lous Aguilhounès bous souhéton bouno annado
( Les Aguillounès vous souhaitent bonne année )
Qui étaient les Aguillounès ? C’étaient des jeunes qui dans la période de Noël et du premier de l’an frappaient aux portes des fermes , poussaient un petit refrain pour obtenir des dons en menu monnaie ou en nature ( généralement des œufs ). Cctte tradition remonte dans la nuit des temps , l’origine de l’appellation fait allusion au guy, plante du week end de fin d’année ou au bâton équipé d’une lame de fer qui servait à nettoyer la charrue et un aiguillon à l’autre extrémité pour faire avancer l’attelage. On a pu retrouver quelques témoignages et document parce qu’en 1943, le maréchal Pétain qui avait lancé l’opération « retour à la terre » avait recherché et redynamisé les différentes traditions dont les aguillounès .Des groupes se formaient et se partageaient le territoire communal. Ils frappaient à la porte et chantaient les premières phrases de la chanson en gascon ( nous traduisons )Donnez nous un peu de blé pour faire le pain béni, donnez de la farine pour faire le gâteau de la Vierge Marie .On souhaitait la bonne année et les paysans nous donnaient quelques piècettes mais surtout des œufs c’est pour cela que les aguillounès étaient équipés de larges paniers .Le pain sacré et la farine pour MARIE étaient négociés et remplacés par un grand gâteau que fabriquait le boulanger ,les œufs étaient vendus à l’épicier pour de l’argent de poche. Retrouvons quelques couplets de la chanson .Si on savait que la famille allait assidûment à la messe nous affirmions que la farine entre dans la composition , du pain béni,le conseil paroissial en voyait très peu . On sait que le GASCON est habile à prendre le vent,on entonnait « Ici souffle le vent de derrière ( vent d’ouest ) il ouvre la porte des greniers - Ici souffle le vent du sud qui ouvre la porte des écus - Ici souffle le vent du nord qui ouvre la porte du trésor .Selon les dons on multipliait les couplets et refrains de remerciements : « de braves gens ,nous avons trouvé , l’aguillouné nous ont donné que Dieu garde sa maison avec les gens qui y sont dedans » .Si le propriétaire était coureur de jupon,on avait un souhait qui ne réjouissait guère son épouse : « Que le bon Dieu vous donne autant de filles qu’il y a au chai de ousquil( moucherons ) »
Des portes restaient closes, des gens insensibles aux chansons d’appel .Alors après avoir trouvé un lieu pour se mettre à l’abri , les aguillounès chantaient : « Ceux qui ne donnent rien à l’enfer iront tout droit - Vous n’avez rien donné, dans vos poireaux nous irons chier »