Beaucoup de monde en ce lundi 14 novembre au cimetière d'AUCH, où famille, amis et auscitains anonymes étaient venus rendre un dernier hommage à Lucienne CASTERA disparue à 102 ans.
Lucienne était née le 23 juillet 1914, huit jours avant l'assassinat de Jean JAURES, onze jours avant le début de la première guerre mondiale. Elle avait deux ans quand son père fut tué à VERDUN. Bizarrerie de l'histoire, née en 1914, elle est décédée le 11 novembre à l'heure des commémorations.
Avec son mari
Edmond CASTERA député de la République de 21 octobre 1945 au 8 décembre 1958, elle va connaître la résistance et ses aléas parfois dramatiques, perte de compagnons entre autres.
Lucienne fait partie de ces femmes de l’ombre, jamais appelées Résistantes et qui pourtant au péril de leur vie ont accueilli et caché dans des refuges de fortune des personnes recherchées. Combien de fois elle a dû changer de lieu, du jour au lendemain, refaire les valises avec trois enfants en bas âge car la planque n’était plus sûre. Parce qu’elle espère un monde de paix, de justice et de solidarité, elle adhère au parti communiste et lui restera fidèle toute sa vie. Avec Lucienne GALY, Julia LABADENS, Juliette LAMOTHE, madame BIANE et bien d’autres, elle œuvre au sein de l’Union des Femmes Françaises et lutte pour l’émancipation de la femme, contre les guerres coloniales, contre le développement de l’arme atomique.
Elle sera membre de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance.
Un siècle de vie bien rempli au service des autres.
Tour à tour Edgard CASTERA son fils rendra hommage à sa mère, avec beaucoup d'émotion, il terminera son propos par ces mots :
"Oui, tu pars à 102 ans et pourtant me viennent en mémoire ces vers de Jean Ferrat lorsqu’il chante : « Tu aurais pu vivre encore un peu pour notre bonheur, pour notre lumière "
Il sera suivi par sa petite-fille Karine qui en souvenir de la saison préférée de sa grand-mère, lira" Printemps" de Victor HUGO, et par Yves autre petit-fils qui au nom de tous les petits-enfants lira un texte de leur composition comparant la vie à une horloge qui égrène le temps :
"À présent, Il est minuit. Et, indifférente, l’imperturbable mécanique veille sans faillir dans le salon, la nuit tombe. Le balancier régulier de la pendule impose son rythme lent et continu tel un cœur qui jamais ne cessera de battre".
Cette émouvante cérémonie se terminera par "le temps des cerises" repris en chœur par tous les jeunes.
Pour en savoir plus sur le temps des cerises
et pour écouter le temps des cerises interprété par Yves MONTAND