Mercredi 27 mai, à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance, à l’initiative de l’Amicale des filles et fils des résistants et anciens combattants de Fourcès, gersois et landais se sont rassemblés devant la stèle, près du monument aux morts, où a eu lieu la cérémonie officielle.
Après son mot d’accueil, le président de l’Amicale, Patrick Esquerre a remercié les personnalités, les enfants de l’école de Réaup-Lisse, et l’assistance, pour leur présence, puis il a tout d’abord donné la parole au maire Daniel Bellot qui a lu le texte officiel de cette journée, puis a rendu hommage à tous ces hommes et femmes qui ont résisté à l’oppression.
Lors de son discours, Alain Geay a apporté les précisions suivantes : « Le passant qui s’arrête devant la stèle peut lire : S.O.E Wheelwright Amicale Hilaire-Buckmaster et Bataillon de l’Armagnac Hommage à nos amis Anglais ainsi qu’à tous les résistants de Fourcès qui ont contribué à la libération du pays. S’il cherche à comprendre et désire connaître ce que signifie cette inscription, il découvrira que, grâce à l’action menée conjointement par l’Amicale du Réseau Hilaire-Buckmaster des Landes ( la fille du Réseau Victoire, qui lui est gersois), et de l’Amicale du Bataillon de l’Armagnac 158e RI, une série de plaques de bronze a été commandée afin de placer ces dernières dans les communes qui avaient été choisies pour recevoir des parachutages provenant d’Angleterre. C’est parce qu’une nuit de décembre 1942, Louis Lévy alias « Christophe » est mis en contact, grâce aux amis Sainte Fauste, Castay, avec Joseph Darroux qui va devenir la cheville ouvrière de la résistance à Fourcès. De cette nuit-là, les Landes et le Gers, sous l’impulsion de Hilaire ou Gaston, verront se développer nombre d’actions et de parachutages… »
Après avoir rappelé la décision prise par Pierre Coussy, le regretté président de l’Amicale du Bataillon de l’Armagnac et André Cantiran alors président de l’Amicale Hilaire Buckmaster, de faire ériger une stèle à Fourcès, pour que l’action de la résistance ne soit pas oubliée, Alain Geay a précisé : « L’inauguration eut lieu le 18 juin 2007… Enfin, ces résistants, ces agents du SOE sont définitivement, à Fourcès, associés aux fondateurs du CNR et ce n’est que justice. N’oublions jamais le rôle de madame Darroux, l’épouse de Joseph Darroux. Leur action fut déterminante pour que notre département retrouve sa liberté. » Alain Geay a poursuivi son allocution en détaillant la création du Conseil national de la résistance, qui a unifié toutes les forces de la résistance.
Pierre Bacquet, représentant Edgard Castéra, président de l’ANACR 32 , a lu le texte officiel, puis la conseillère départementale et maire de Larroque-sur-l’Osse, Patricia Esperon, lors de son intervention a exprimé son plaisir et son émotion de se retrouver aujourd’hui à Fourcès pour commémorer le souvenir des multiples actions de résistance du réseau Hilaire Buckmaster, qui fut l’incarnation de la résistance sur Fourcès et ses environs au cours du deuxième conflit mondial : « Je voudrais rappeler que nous avons tous un devoir de mémoire envers ceux qui ont donné leur vie pour qu’aujourd’hui nous vivions dans un pays libre. Si le pardon est parfois accordé, l’oubli ne doit jamais avoir droit de cité. Nous devons plus que jamais nous souvenir des victimes, nous souvenir de leur sacrifice, nous souvenir de leur engagement, nous souvenir de leur action déterminante dans la libération, nous souvenir aussi que sans eux notre démocratie ne fonctionnerait pas, ce qui veut dire que le totalitarisme aurait gagné. »
Gisèle Biémouret, députée et vice-présidente du conseil départemental, représentant le président Philippe Martin, a conclu la série des discours : « La République Française a institué une journée nationale de la Résistance. Cette journée, ni fériée, ni chômée, est fixée au 27 mai, jour anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance (CNR). Voilà déclinée l’essentiel de la proposition de loi, une proposition attendue durant plusieurs années par le monde combattant, et une loi finalement adoptée par le Parlement en juillet 2013. Je préciserai qu’elle fut approuvée à l’unanimité des membres de l’Assemblée nationale. Comme cela a été dit, cette date correspond à la première réunion, sous la présidence de Jean Moulin, des représentants des différents mouvements de résistance. Lors de cette réunion, seront adoptées à l’unanimité la répudiation de « la dictature de Vichy » et la reconnaissance d’un gouvernement provisoire confié au général de Gaulle. Après avoir souligné l’unité de la Résistance intérieure et de la Résistance extérieure, Gisèle Biémouret est revenue avec des mots forts sur l’engagement, la souffrance des combattants : « Nous devons avoir à l’esprit le sens de leur combat, ce combat pour la liberté, la paix et aussi le progrès social. Dans ce combat, le Gers a largement contribué avec l’engagement précoce de nombreux maquisard et autres combattants du Bataillon de l’Armagnac. Mais, il ne s’agit pas de se souvenir pour uniquement glorifier des évènements. Se souvenir, c’est faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus. La mémoire ne doit pas accabler l’homme, elle doit le guider. En ce sens, la participation des jeunes générations à cette célébration peut nous laisser espérer que le sacrifice de ces hommes et femmes, qui parfois très jeunes, le plus souvent des gens ordinaires, qui allaient devenir des héros extraordinaires, leur sacrifice pour libérer la France n’aura pas été vain… Sur les cendres, des hommes nouveaux étaient résolus à reconstruire la France. Ils l’ont réalisé en privilégiant un état providence inspiré du programme du CNR, une République fondée sur des valeurs de justice et de progrès social. Le CNR a fondé un modèle social à qui nous devons tant la Sécurité sociale, le droit à l’emploi, à la santé, à l’éducation… Bref, un héritage inestimable. » Après avoir rendu hommage à Robert Schuman et Jean Monnet « Les Pères de l’Europe » qui ont ouvert une nouvelle ère faite de réconciliation et de coopération, Gisèle Biémouret a conclu son propos en citant Victor Hugo : « Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates comme on allume des flambeaux. » Gisèle Biémouret a précisé : « Ce jour du 27 mai est légitime pour maintenir allumés non seulement le souvenir mais la reconnaissance éternelle de nous à celles et ceux qui ont su résister. »
Après les discours a eu lieu le dépôt de gerbes, la minute de silence, l’hymne national, puis le chant des partisans.
Tous se sont rendus devant la mairie, où les attendait une exposition réalisée par les élèves de l’école de Réaup-Lisse. Un travail sérieux de collecte de documents et de photographies sur la résistance locale.