Ce sera l’affiche de cette poule en Fédérale 3 ! Ce dimanche 10 novembre (15 h 30), pour le compte de la septième journée de championnat de Fédérale 2, la JS Riscle se déplace à Gan. Avec 21 points chacun, Gantois et Risclois se partagent la première place du classement. Difficilement vainqueur (9-6) chez elle lors de la sixième journée, la JSR va devoir faire preuve de volonté, de perspicacité et d’abnégation pour aller s’imposer sur le rectangle vert du Gan Olympique qui, lui, il y a deux semaines s’imposait (28-20) dans les Landes face à Aire-sur-l’Adour.
La saison dernière, les Gersois été venus à bout, par deux fois, de cette formation des Hautes-Pyrénées. Et le coentraîneur (avec Jean-François Magri) Jérôme Salvi se souvient du match à Gan, où le match fut dantesque (voir interview ci-dessous). Ce dimanche, dans des conditions que l’on espère plus favorables pour jouer au rugby plutôt qu’au water-polo, les Risclois vont tenter de maintenir le cap, comme ils le font admirablement bien depuis le début de saison, pour continuer ce rythme de croisière qui pourrait les mener vers des rivages peut-être inattendus d’ici le temps des cerises. Et même si le coach Salvi, en bon pédagogue, et la tête bien sur les épaules, ne veut pas que ses joueurs finissent comme Icare lorsque le soleil se remettra à chauffer.
Interview :
Jérôme Salvi, qui en est à sa troisième saison à Riscle, nous parle du match mémorable de l’an dernier à Gan, puis, plein de clairvoyance, de ses joueurs et du club.
Jérôme Salvi : « La JSR, c’est vraiment une âme locale »
- Jérôme Salvi, que pourriez-vous nous dire à propos de cette équipe de Gan ?
- Gan est une équipe assez complète, très jeune, avec de bonnes bases. L’an dernier, nous les avons battus deux fois, à la maison et chez eux. Lors du match chez eux, les conditions climatiques étaient étaient vraiment exécrables. Je me rappelle qu’ils avaient eu beaucoup de casse ce jour-là, et nous aussi. Je crois me souvenir qu’ils avaient fait venir deux ou trois ambulances de pompiers. Il y avait eu des chevilles, des genoux… Le terrain était dans un état… c’était une mare d’eau. On pensait ne pas jouer en arrivant, par rapport à la sécurité des joueurs. Mais l’arbitre et le représentant fédéral ont décidé qu’on le joue. Pour nous, ça s’est bien passé, parce qu’on a un pack assez lourd. Ça nous a souri ce jour-là. Par rapport au match de ce dimanche, on va y aller avec prudence, parce qu’ils sont allé gagné à Aire-sur-Adour la journée d’avant, comme nous l’avions fait aussi la semaine avant eux. Et Aire est une belle équipe quand même… Donc on va y aller avec beaucoup d’humilité et essayer de faire un bon match…
- Concernant votre propre groupe, quels seraient les mots que vous emploieriez après ce début de championnat ?
- Notre groupe n’a pas changé par rapport à l’an dernier. On a deux ou trois joueurs qui ont décidé de prendre du recul, puis on en a deux ou trois qui sont arrivés et se sont bien intégrés. Après, nous avons revu notre système de jeu qui est différent de ce que l’on faisait par le passé… On a rien révolutionné. Je pense que les joueurs ont été frustrés par rapport à la non-qualification par rapport à la saison passée. On a senti la déception. Il faut savoir que nous fonctionnons localement. Ce sont des joueurs formés au club. C’est vraiment une âme locale. L’an dernier, avec peu d’effectif, on a su rivaliser avec des équipes comme Aire-sur-Adour, Nogaro, qui ont dans les 70-80 licenciés en seniors. Nous, on en a 40-50… Il faut gérer tout ça. Mais les garçons sont réceptifs, ça se passe très bien…
- Riscle peut-elle ambitionner de monter en Fédérale 2 ?
- Non. Surtout pas. Lorsque je suis arrivé ici il y a trois ans, l’ogre de la poule était Nogaro, « l’ennemi juré » de la JSR. Nogaro est monté, avec un effectif assez pléthorique. En moyenne, ils mettaient quarante points à tout le monde. Et quand je vois maintenant les difficultés qu’ils ont pour exister en Fédérale 2… Quand je vois le matos qu’ils (Nogaro) ont, l’effectif qu’ils ont, les structures qu’ils ont… Nous, on est réellement pas invités. Après, comme on dit, l’appétit vient en mangeant. Si par bonheur ça arrivait, ce serait magnifique, mais derrière il faudrait assumer financièrement, sportivement. Mais si cela arrive, on ne va pas faire la fine bouche. On part du principe qu’il vaut mieux être petit chez les grands, que grands chez les petits…
- Ceci dit, vos joueurs ne vont pas lever le pied de peur de monter ? Rassurez-nous.
- Sûrement pas. Non, je vous garantie que les joueurs sont fiers de leur identité. Ils ont l’esprit de compétition. C’est ce qui les motive, et c’est pour ça que le club tient la route.
- Pour plaisanter, Jérôme Salvi, vous ne vous réjouissez pas des difficultés actuelles de Nogaro ?
- Non ! C’est un de mes meilleurs amis qui les a entraînés pendant quatre ans. Et Nogaro, c’est un peu notre référence. Je me rappelle lorsque j’étais joueur à Miélan, jouer contre Nogaro, c’était un beau derby. Et puis c’est bien d’avoir des clubs du Gers à un bon niveau. Je suis content de voir quand il y a des clubs autour de nous qui gazent.
Propos recueillis par Jean-Marc RAMEL