Où en est l’enquête sur les anciens séchoirs à tabac ?
Il y a un an, Le Journal du Gers relayait un appel à témoignages dans le cadre d’une étude portant sur ce qu’il restait de séchoirs à tabac sur l’aire des trois communautés de communes concernées par le projet de Parc naturel régional de l’Astarac :
https://lejournaldugers.fr/article/69996-a-la-recherche-des-sechoirs-a-tabac
L’appel allait porter ses fruits en aboutissant à un recensement qui, s’il ne se voulait pas exhaustif, permettait d’atteindre néanmoins le nombre critique suffisant pour tirer des enseignements comparatifs sur la structure de ces bâtiments (inspirés des séchoirs à tabac cubains), sur leurs constructeurs, avec des recueils de témoignages de la part de ceux-là même qui avaient été naguère ou jadis des tabaculteurs : des éléments d’histoire et de patrimoine locaux donc.
On évoquait incidemment dans cet article les intéressantes réhabilitations que l’on pouvait trouver sur internet, ici ou là en France, de la part d’architectes intéressés par les volumes atypiques (surtout en hauteur), de ces vestiges en bois avec des transformations diverses : des lofts au look audacieux avec plafond cathédrale, de vastes salles des fêtes, des résidences principales ou secondaires originales…
On découvrira à la faveur à cet appel par voie de presse qu’une réalisation bluffante existait chez nous dans le Gers, en Astarac même et dans le périmètre du projet de PNR : à Sainte Dode, non loin de Miélan, dans l’emprise des Etablissements Barthet Bio.
Cette exploitation familiale remontant au moins à 1854, est engagée dans un mode de culture et de transformation éthiques, axées sur l'économie d'énergie et la protection de la biodiversité. Sur 250 hectares on y cultive fruits et légumes bios récoltés à maturité puis transformés et cuisinés directement sur l’exploitation. On ne peut faire ni plus court ni plus frais. Avec trois unités de production (frais, conserverie, surgelés) ce sont pas moins de 2500 tonnes qui sont traitées chaque année.
Ce qui surprend au sein de l’exploitation, c’est l’existence d’un majestueux bâtiment vitré dont l’architecture interpelle le visiteur dans le contexte : il s’agit d’un ancien séchoir à tabac de 1961, de type « cubain » réhabilité en 2014 par le chef de famille, André Barthet et transformé en un splendide espace d’exposition, de réception et de bureaux. Autrement dit : une magnifique vitrine pour l’image de marque de cette dynamique entreprise mais également une œuvre méritoire de mise en valeur du patrimoine de l’Astarac. L’adjonction de deux ailes en forme de véranda vitrée donne au vaste volume intérieur, dont une partie a été transformée en mezzanine, des allures de serre tropicale, le tout sur fond de couleur bleu lavande d’un goût inattendu mais parfait. On ajoutera - cerise sur le gâteau - que la réhabilitation a été confiée au charpentier Jean-René Lannes, de Sadeillan, qui est le fils de celui-là même qui construisit jadis le séchoir.
La recherche s’étend désormais aux séchoirs réhabilités (peu importe la destination nouvelle) qui pourraient exister sur l’ensemble du département du Gers.
Contact : Henri Calhiol - [email protected] - Tel. 07.84.69.67.20
Henri Calhiol