Dimanche 1° septembre, Christine et Patricia de l’association les amis du moulin, organisaient le traditionnel Croq’Moulin, qui a permis à une quinzaine d’adeptes du dessin, de croquer le moulin suivant leur inspiration. Mais cette année une contrainte leur était imposée : utiliser des encres végétales qu’ils auraient eux-mêmes préparés à partir de végétaux locaux. Le matin donc, atelier de fabrication des encres grâce aux conseils des deux animatrices. Pour cela la salle des fêtes s’est transformée en atelier ou plutôt en cuisine, puisqu’il a fallu moudre, écraser, chauffer, faire bouillir, pour obtenir les couleurs désirées.
Les végétaux sont de précieux alliés de l’homme : ils nous nourrissent, nous soignent, servent de combustibles et pour la construction, ils absorbent notre gaz carbonique tout en rejetant de l’oxygène, et enfin ils nous servent à écrire et à dessiner.
C’est ainsi que jusqu’au 19° siècle, l’encre qui servait à écrire sur les parchemins, provenait des tanins contenus dans la galle du chêne. On y ajoutait une solution de sulfate de fer obtenu en mettant un clou rouillé dans de l’eau, et de la potasse produite en mélangeant des cendres à de l’eau chaude. Rien de plus simple, peu couteux, renouvelable, et peu polluant. Voilà à quoi ce sont livrés les stagiaires. Pour obtenir d’autres couleurs, du cornouiller sanguins, du sumac, des pelures d’oignons, des baies de prunellier, des fleurs de carottes et de tournesol, ont ainsi subi une préparation adéquate. Pas besoin de conservateur chimique ou de stabilisant, l’huile essentielle de clous de girofles et la gomme arabique suffisent ; pour donner du brillant, un peu de miel, pour acidifier une couleur et permettre des nuances, un peu d’acide citrique du jus de citron.
L’après-midi chacun avec sa fibre artistique a utilisé son nuancier de couleur pour donner au moulin qu’il avait dessiné, des couleurs naturelles. Maitriser sa production artistique de a à z, voilà le défi relevé par nos stagiaires, reste plus à leur faire fabriquer, le support : le papier, toujours avec la cellulose des végétaux.