Danielle Marseillan dévoile l'histoire des Jeux Olympiques de l'Antiquité à nos jours

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Et la lutte des femmes pour y prendre leur place

   Allumage de la Flamme olympique avec les rayons du soleil à Olympie

Le Centre social et culturel le Clan présente, le 15 mai 2024, la conférence prononcée par Danielle Marseillan, professeure d'Histoire émérite sur Les Jeux Olympiques (JO) depuis l'Antiquité jusqu'en 2024. C'est une étude très fouillée, nourrie de nombreuses projections, dont voici un compte rendu non-exhaustif. Qui peut se diviser en plusieurs chapitres :

  • les JO dans l'Antiquité de – 766 à + 250,

  • la renaissance en 1894,

  • l'évolution au XXe et au XXIe siècles,

  • le combat des athlètes féminines pour participer,

  • les JO et la politique, la triche et des exploits mémorables.

   Olympie dans la Grèce antique

   Le site des JO antiques reconstitué (les Zanes sont des statues de Zeus payées par les amendes infligées aux tricheurs)

   État actuel du site d'Olympie

Les JO de l'Antiquité

Les JO existent depuis au moins 776 avant J-C. Il s'agit de cérémonies religieuses et de compétitions sportives en l'honneur de Zeus, dans la ville d'Olympie, auxquelles toutes les villes grecques participent. Elles sont réservées aux hommes Grecs et libres (non-esclaves). Les JO durent environ une semaine et imposent une trêve aux cités grecques qui se font la guerre.

Lors de ces épreuves, les athlètes sont nus, peut-être pour que les vêtements, drapés et non-cousus à l'époque, ne les gênent pas :

  • course à pied : stadion (192,27 m), diaulos (484,54 m), dolichos (4 614,48 m), course en armes (hoplitodromie 392,54 m),

   Course "dolichos"

 

   Course en armes

  • la lutte, le pugilat (boxe), la pancrace (où tous les coups sont permis sauf mettre le doigt dans l’œil ou la bouche, mordre, tirer l'oreille ou frapper les parties génitales), sinon les arbitres interviennent,

   La lutte

  • le pentathlon (saut en longueur avec haltères, lancer du javelot avec propulseur, lancer du disque, course au stade et lutte debout (orthepale),

  • les épreuves hippiques : courses de quadriges (14 000 m), courses de biges (chars antiques à deux roues, attelés de deux chevaux de front ; le parcours est d'environ 9 500 m), course montée (autour de l'hippodrome 1 200 m) ; noter que le vainqueur n'était pas le cavalier arrivé en tête, mais le propriétaire du cheval et il est arrivé que ce soit une femme.

    Course de bige

Seul le premier de chaque épreuve a droit à une récompense : une palme, un ruban rouge, une couronne d'olivier sauvage. Et un banquet au prytanée (1). De plus les lauréats sont honorés dans leur ville.

Fin des JO antiques : en 393, les JO sont interdits par l'empereur romain Théodose, à cause de leur caractère païen.

Renaissance en 1894

À la fin du XIXe siècle, le baron Pierre de Coubertin participe au développement du sport dans les établissements scolaires. En 1892, a lieu le congrès de l'Union des sociétés françaises des sports athlétiques qui souhaite le rétablissement des JO. Un nouveau congrès, en 1894, les rétablit et prend 3 décisions :

  • il crée le Comité International Olympique (CIO), dont les premiers membres sont tous européens (Grèce, France, Allemagne, Bohême, Hongrie, Suède, Russie etc.),

  • il organise les premiers JO modernes à Athènes en 1896,

  • il exclut les sportifs professionnels et les femmes.

   Les anneaux olympiques dessinés par Pierre de Coubertin "avec toutes les couleurs des drapeaux du monde"

Le premier président du CIO est Dimitrios Vikélas (Grèce), auquel succède Pierre de Coubertin en 1896, poste qu'il occupe jusqu'en 1925. Il donne pour devise aux JO : citius, altius, fortius (plus vite, plus haut, plus fort), à laquelle sera ajouté communiter (ensemble) en 2021.

Il installe le siège du CIO à Lausanne en 1915.

Bases des JO actuels et évolution aux XXe et XXIe siècles

En 1900, 1904, 1908, les JO sont noyés dans des expositions commerciales qui durent parfois plusieurs mois.

C'est en 1912, aux JO de Stockholm, que les bases actuelles sont posées :

  • les JO sont une manifestation distincte de toute autre,

  • ils ont lieu sur une courte période en juillet, avec hymne olympique, présence d'autorités, défilé des nations participantes,

  • ils ont des lieux dédiés (stade olympique),

  • les 5 continents sont représentés (28 nations),

  • des sports bien identifiés, en nombre limité (14 sports et 102 épreuves),

  • les récompenses consistent en 3 médailles (or, argent et bronze).

Pendant le Première Guerre mondiale, il n'y a pas de JO.

L'évolution aux XXe et XXIe siècles

Les JO de 1936 sont organisés à Berlin sous Hitler avec pour but de démontrer la supériorité de « la race aryenne » ; cependant, à ces JO, l'Afro-américain Jesse Owens gagne la médaille d'or sur le 100 m, le 200 m, le relais 4X100 et le saut en longueur.

La guerre donne un coup d'arrêt aux JO et ils reprennent en 1948. Les pays participants sont alors une cinquantaine et, à partir de 1996, ce sont 200 pays qui participent aux JO, soit la totalité de la planète.

À partir de 1964, les peuples d'Asie et d'Amérique latine organisent les JO hors d'Europe et du monde anglo-saxon.

Le combat des athlètes féminines pour participer aux JO

Pierre de Coubertin est opposé à la participation d'athlètes féminines aux JO. Sous prétexte que « peu importe la force de la sportive, son organisme n'est pas fait pour supporter certains chocs ». Il a un argument définitif : il n'y avait pas de femmes aux JO antiques !

De 1900 à 1928, les femmes ont droit à quelques sports aux JO, « compatibles avec leur fragilité » : le golf, le tennis, le tir à l'arc.

En 1922, les féministes organisent des JO féminins. D'où la colère du CIO qui dépose le mot olympique, dont il devient propriétaire : les Jo féminins devront s'appeler Jeux Mondiaux Féminins. Ceux-ci durent jusqu'en 1934. Mais il y a des épreuves féminines aux JO d'Amsterdam en 1928.

D'Amsterdam (1928) à Munich (1972), la participation féminine est réduite, mais réelle.

De Montréal (1976) à Paris (2024), les femmes accèdent progressivement à tous les sports. Et, en 1981, elles entrent au CIO !

   À Atlanta en 1996, Marie-Josée Pérec, « la Gazelle », remporte 2 médailles d'or au 200 m et au 400 m

Les JO et la politique, la triche et des exploits mémorables

Quelques faits et événements :

  • l'amateurisme étant obligatoire jusqu'en 1981, certaines médailles sont retirées,

  • les JO sont quelquefois utilisés pour proclamer des revendications,

  • le dopage individuel et surtout d'État par les pays du monde soviétique et, plus tard la Russie, amènent à de nombreux retraits de médailles,

  • contre l'apartheid : exclusion de l'Afrique du Sud de 1964 à 1992,

  • les terroristes de Septembre Noir massacrent des athlètes israëliens en 1972 à Munich,

  • les droits de l'homme font contester le choix de Pékin en 2008.

Quelques controverses :

  • des masses d'argent sont investies par des villes pour devenir villes organisatrices : est-ce que la corruption menace ?

  • l'inflation pour les habitants (flambée des prix et des loyers) est mal acceptée,

  • le recyclage des installations est un problème.

(1) Édifice public où brûlait un feu perpétuel et où étaient hébergés les citoyens méritants.

N.B. - Toutes les photos présentées proviennent des projections effectuées par Danielle Marseillan, sauf la photo du haut de page qui est d'Alkis Konstantinidis/Reuters. Où, le 14 avril 2024,  Laure Manaudou  reçoit la flamme olympique à Olympie de Stefanos Ntouskos, champion d'aviron.

   Exploits gersois aux jeux Olympiques

   Dessin de l'affiche de la conférence

Logo des Jeux Olympiques de Paris 2024

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