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Le 13 décembre 2023, le Centre social et culturel le Clan organise sa dernière conférence de l'année, dans un cinéma-théâtre qui va âtre fermé dans quelques jours pour des travaux qui dureront plusieurs mois (1).
C'est Jacques Lapart, l'historien bien connu, président de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers, qui prononce la conférence dont le sujet est : Les cadets de Gascogne.
C'est quoi, un cadet de Gascogne ?
Le mot vient du gascon « capdeth » appliqué à un jeune noble qui n'est pas l'aîné et n'aura donc pas d'héritage, contrairement au « capmas » (chef de maison).
Jacques Lapart explique qu'il s'agit d'un sujet immense, justiciable de plusieurs thèses en Faculté. Mais il y a déjà des travaux « incontournables », ceux de Véronique Larcade sur les cadets de Gascogne.
Jacques Lapart note que les cadets étaient de petite noblesse. Ils n'étaient pas riches et les guerres les enrichissaient peu. Il n'y avait guère de gens de haute noblesse parmi eux.
Jacques Lapart
Les cadets ont participé :
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à la Reconquista en Espagne, qui s'achève en 1492,
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à la Guerre de Cent Ans : les capitaines gascons de Jeanne d'Arc comme Bernède, Corneillan, Thibault de Termes, Géraud de La Pailhère, Arnaud et Pons de Vergoignan,
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aux guerres d'Italie jusqu'à la paix de 1559,
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aux guerres de Religion (dans les deux camps),
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au service du roi, du XVIIe au XVIIIe siècle, soldats ou courtisans (?)
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à la guerre d'Indépendance des États-Unis (il y a ainsi une branche française de l'association des Cincinnati (2) (3).
Les destins sont donc très variés. Il y a quelques réussites « extraordinaires », comme le duc d'Épernon (4) ou Antoine de Roquelaure, ou encore Lauzun.
Jean-Louis de Nogaret, seigneur de La Valette et de Caumont, 1er duc d'Épernon (Wikipedia)
Et il n'y a pas que des soldats, il y a aussi des religieux comme Bernard Calmette (aumônier d'un équipage espagnol déserteur dans le détroit de Magellan), Vital Dufour (cardinal franciscain), Jean de Bilhères-Lagraulas (cardinal de l'ordre des Bénédictins) ou Arnauld d'Aux (cardinal).
Sans oublier les roturiers comme :
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Antoine Destremau 1636-1685), médecin aux Indes orientales et conseiller du sultan de Golconde ! À sa mort, il lègue aux pauvres du Houga 3 000 livres or,
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Dominique de Gourgues, conquérant de la Louisiane,
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Jean Laborde, colonisateur deMadagascar
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Dominique Serres, fait prisonnier en mer par les Anglais ; il séduit la fille du geôlier (sic) et devient un peintre de la Cour britannique.
La carrière d'un cadet de Gascogne
Jacques Lapart note que, s'agissant des carrières militaires, les documents sont rares. Parmi les exemples qu'il cite :
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un certificat délivré au sieur d'Estalenx pour sa carrière (1670-1705) : lieutenant de dragons au régiment de Saint-Chamond : 4 ans comme cadet, 10 ans comme dragon, 2 ans brigadier, 2 ans maréchal des logis, 5 ans cornette et 10 ans lieutenant ; « s'est acquitté avec valeur et l'approbation de ses supérieurs dans toutes les occasions...Et qu'ayant été blessé à l'affaire de Donauwoerth, il est demeuré hors d'état de monter à cheval »,
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Jacques de Montbéton de Bourrouillan (1651-1705), né à Bourrouillan et mort en Nouvelle Écosse à Guysborough : gouverneur de Plaisance à Terre Neuve, il défend le territoire contre les Anglais,
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son neveu Joseph de Montbéton de Bourrouillan (1676- 1755) né à Bourrouillan et mort à Sain-Sever ; il rejoint Terre Neuve en 1692 et est nommé gouverneur de l'Île Royale dont il est gouverneur jusqu'en 1739.
Certains destins sont plus malheureux, comme celui de noble François de Vic qui raconte en 1606 qu'il a combattu les Turcs à Vienne. Fait prisonnier, il a été vendu comme esclave avec 300 ou 400 autres gentilshommes...Il ne raconte pas les circonstances de sa libération, mais il a fait vœu d'aller en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, « avant d'aller à sa maison ».
Et ainsi Edmond Rostand les voit-il dans Cyrano de Bergerac
« Œil d’aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Œil d’aigle, jambe de cigogne,
Ils vont, coiffés d’un vieux vigogne
Dont la plume cache les trous »
(1) Les prochaines conférences auront lieu à la salle d'animation. (2) Cette association tire son nom de Cincinnatus, nommé dictateur à Rome, qui retourne à ses champs après la guerre (comme Washington, président de l'association). (3) Sans parler des chevaliers de Malte, comme le Grand Maître qui a donné son nom à la capitale de Malte. (4) Jean-Louis de Nogaret, seigneur de La Valette et de Caumont, duc d'Épernon. Il est, pendant trois règnes (Henri III, Henri IV et Louis XIII), l'un des principaux personnages de la noblesse française (Wikipedia).
N.B. - L'image du haut de page est empruntée au site [https://www.jaimemonpatrimoine.fr/].