Bonga célèbre ses 50 ans de carrière à l'Astrada.
Le secret de sa longévité et d’un enthousiasme intact ? La transmission de « l’esprit de la cour », qu’il honore dans son dernier disque, Kintal da Banda. Prévu initialement le samedi 19 novembre 2022, le concert a été reprogrammé pour ce samedi 13 mai à 20h30.
Dans son enfance en Angola, dans les années 1940, le solide et enraciné Bonga a reçu trois types d’éducations : la première, qu’il juge a posteriori mauvaise, dans une école coloniale dominée par l’église catholique ; la deuxième dans la rue, qui affûta sa débrouillardise ; la troisième, qu’il estime excellente, dans la cour de sa maison familiale, où il forgea sa conscience sociale et politique, son aptitude à la tendresse et à la révolte. Par ce nouveau disque, dont le titre Kintal da Banda signifie en créole angolais « la cours de l’endroit », c’est bien ici, dans cette cour première, et par extension dans toutes les cours du monde, ces lieux de réunion et de convivialité, qu’il nous invite. Du havre originel de ses 23 premières années, le chantre de l’Angola ressuscite en deux poignées de phrase, les couleurs, les odeurs, les saveurs.
Avant d'engager sa carrière longue de 50 ans, le chanteur était athlète dans son pays, alors colonisé par le Portugal. En parallèle à cette carrière sportive de haut niveau, il milite pour l'indépendance de l'Angola, et se retrouve contraint de quitter le pays, pour rejoindre les Pays-Bas en 1972. C'est là-bas qu'il enregistre son premier album Angola 1972, contenant un des ses plus grands tubes, Mona Ki Ngi Xica, chanté en kimbundu.
Depuis, Bonga réside en Europe, entre la France, les Pays-Bas et le Portugal, et rencontre de nombreux artistes - lusophones ou non - avec qui il collabore, comme Bernard Lavilliers, Salif Keïta, Manu Dibango ou encore Cesaria Evora, qui popularisera Sodade, chantée et enregistrée par Bonga en 1974.