Roxane Raynal et J-Michel Catil,
1922-2022 : 100 ans d’étude des papillons auscitains.
En 1922, Albert Lemée publiait l’article suivant : « Première contribution à l’étude des lépidoptères du Gers : Les cent espèces de papillons qu'on peut rencontrer en jour aux environs d'Auch » dans le Bulletin de Vulgarisation des Sciences Naturelles. 100 ans plus tard, les entomologistes de Nature en Occitanie sont repartis sur ses traces dans les coteaux des alentours d’Auch, sur une aire d’étude d’environ 660 km². Qu’est devenue cette remarquable diversité de papillons citée par Albert Lemée et de manière sous-jacente les habitats qui les accueillaient ? Disparitions, apparitions ? Après plusieurs années d’investigations, les résultats sont les suivants, sur la base de près de 6 000 données produites au 21ème siècle sur le territoire ciblé, l’effort d’échantillonnage a été démultiplié et a permis de mettre à jour de nouvelles espèces (au moins 28) qu’Albert Lemée et ses collaborateurs n’avaient pas eu loisir de détecter, probablement par manque de temps dédié. A contrario, au moins 4 espèces ont disparu du territoire (et du département), et de manière générale, l’état de conservation des peuplements de papillons de jour régresse inévitablement. La responsabilité conservatoire est d’autant plus importante sur les sites d’intérêt ayant résisté à l’intensification des pratiques agricoles et à l’artificialisation des sols.
Jacques Couzinet,
Histoire des foires et marchés à Montesquiou, « la Matalena ».
Comme de nombreux bourgs gersois, Montesquiou proposait trois foires et un marché hebdomadaire ; la Madeleine s’imposait comme une des foires majeures du grand Sud-ouest. L’origine des foires de Montesquiou serait très ancienne ; avec raison, Laplagne-Barris les feraient remonter au XIIe siècle. Il se confirme qu’elles existent bien au XVIe siècle, quand le seigneur souhaite déplacer le Marcadieu, placé devant son château, vers le versant nord du village : La Garenne. Le vent de libéralisme soufflant à la Révolution aurait pu tout bouleverser, il n’en est rien si ce n’est que la propriété du seigneur est vendue comme Bien national. Dès le début XIXe siècle, le seigneur veut récupérer son champ de foire et engage un long procès avec la commune ; un compromis surprenant interviendra en 1810. Tout le XIX et début du XXe siècle, la Madeleine régule le marché des bœufs de travail.
À Montesquiou, les différents lieux de commerce se décomposent en un marché forain, celui de la volaille et des légumes, un marché des porcs et celui des bovins et ovins. Le marché hebdomadaire, en difficulté au XVIIIe siècle, gagne en vitalité le siècle suivant. Les très anciennes foires de l’Ascension et la Saint-Martin perdent leur importance pour disparaître après 1945. Seule la Madeleine rayonne. Ce n’est pas un hasard si elle se tient au milieu de l’été ; elle consacre la suprématie d’une race recherchée pour son endurance. Les bœufs de travail assurent la renommée de la foire. L’exposé est l’occasion d’expliquer : la préparation des animaux, le rassemblement du bétail, le déroulement de la foire. Dans les années 1970, les mutations profondes qui touchent le mode économique, et donc l’agriculture, auront raison de cette importante manifestation. Pourtant au XXIe siècle, la nostalgie de cette coutume reste bien encrée : si on relançait la Madeleine.