Ce 10 juillet à Luzanet , ce n’était pas un dimanche comme les autres.
Après la messe, venant du Conservatoire de Toulouse : la classe de trombones. Le programme distribué, les cinq jeunes étudiants, le pas décidé s’alignent derrière leur pupitre, on allait voir, et entendre.
Le cuivre sur l’épaule prêts. La présentation du premier morceau se perd dans l’acoustique originale du lieu laissant peu de place à la parole. Mais habitué notre public s’en accommode. Dans un grand orchestre, les cuivres, instruments puissants, sont disposés tout au fond , les bois, un peu plus en avant s’en protègent parfois avec une vitre…
A Luzanet, la chaleur montait au dehors mais l’église était fraîche et le public, attentif. Le premier morceau de Schütz, dépassa en surprise l’imaginable sonore tant les sons pourtant coordonnés rebondissaient sur la pierre en résonance amplifiée et désordonnée. A la troisième mesure, les prothèses auditives s’étaient mises en off.
La deuxième pièce de Debussy, de composition subtile certainement, s’acheva dans un brouhaha que le compositeur aurait détesté . La belle chapelle, visiblement n’aimait pas les trombones ! Heureusement Nelly, directrice musicale ou directrice de conscience, on ne sait, leva la main. Stop ! On poursuivrait dehors. Et c’est là près de la grande porte que le public , pris la mesure de la qualité et de la complicité des cinq talentueux jeunes musiciens. Applaudissements nourris et mérités. Facétieuse, la chapelle souriait. La cloche tinta, midi . Le vins frais des vignerons de Caude et de Maubert étaient servis.
Puis à 15H après le déjeuner sous les arbres, la chapelle recevait Raphaël Guichard , guitariste aux multiples prix d’excellence et aux participations nombreuses dans des concerts et festivals de musique de chambre, maintenant plus souvent en soliste pour des récitals privés affectionnant des compositeurs aux œuvres rares peu connus du grand public.
De sa guitare posée presque à la verticale, très près du cœur, il offre au public des moments d’une étonnante connivence avec la partition et l’instrument. Parfois il semble lui parler, la caresser de sa main droite, et elle lui répondre par des accords subtiles qui interrogent, parfois elle semble s’endormir dans ses bras et doucement, il la réveille et elle répond par un murmure d’accords que les murs de la chapelle s’attachent à allonger, à sublimer délicatement. Avec Raphaël Guichard, nous avons goûté à la perfection d’une technique musicale qui souhaitons le se renouvellera.
Puis ce fit le tour du tirage de l’originale tombola culturelle de Luzanet Unique en son genre dans sa conception et validée par toutes les Associations qui y ont spontanément contribué : Tempo Latino, Flaran, Eclat de Voix, Seviac, et même le Stade Toulousain.
Alain Lalanne