Imposante et émouvante cérémonie pour le Bataillon d'Armagnac à Panjas

Il reste quelques survivants des Résistants du Bataillon de l'Armagnac, comme Pierre Baqué et Charles Agnona. Pour combien de temps encore ? Mais l'Amicale du Bataillon de l'Armagnac, présidée par Marie-Claude Mauras, maire de Panjas, fait tout pour que la mémoire du Bataillon et de son chef, le colonel Parisot, ne soit pas oubliée. Le 7 juin est l'anniversaire du Rassemblement (c'est-à-dire de la formation) du Bataillon. Les hommes sont arrivés dans la nuit du 6 au 7 juin 1944 (1).

Bastien Caubet est le premier à droite

Le matin du 7 juin 2022, une forêt de drapeaux s'est levée en l'honneur de ces combattants. Les porte-drapeaux sont de tout âge. Il y a même un jeune de 16 ans, Bastien Caubet, porte-drapeau de la Légion d'honneur.

L'ambiance est grave et recueillie.

La stèle à la mémoire du colonel Parisot

Ce matin-là, la maire accueille Anne-Françoise Parisot (fille du colonel et présidente d'honneur de l'Amicale), Laurence Lecoustre (sous-préfète de Condom), Gisèle Biémouret (députée du Gers), Philippe Dupouy (président du Conseil départemental), le général Jacques Lasserre (président du Comité de mémoire du Gers), le colonel Le Cers (délégué militaire départemental) et d'autres personnalités (2).

L'assistance devant la stèle en mémoire du colonel Parisot

Déroulement de la journée

À 10 heures, Marie-Claude Mauras accueille les nombreuses personnalités. Puis, à 10 h 15 les personnalités et le public qui forment l'assistance se massent, avec les porte-drapeaux, devant la stèle érigée place colonel Parisot par l'abbé Talès à la mémoire du colonel Parisot (dont sait qu'il a été tué accidentellement le 6 septembre 1944). Deux gerbes sont déposées, d'abord par Anne-Françoise Parisot et Marie-Claude Mauras, puis par Pascal Trotta (adjoint à la maire) et Michel Guichené.

Le dispositif devant le monument aux morts du village

Au monument aux morts de Panjas

Le dispositif se déplace ensuite non loin de là vers le monument aux morts de Panjas. À nouveau, deux gerbes sont déposées : l'une par Régine Dartigolle, secrétaire de l'Amicale, l'autre par Daniel Cazadis (adjoint à la maire) et Chantal Rande (conseillère municipale et directrice de l'école).

Les porte-drapeaux, accompagnés par Jean-Louis Prost (l'organisateur) se rend au Mémorial

Déplacement au Mémorial

Vient ensuite la partie la plus importante de la journée : déplacement du dispositif et cérémonie au Mémorial du Bataillon de l'Armagnac, situé en lisière du village.

La sous-préfète de Condom salue Pierre Baqué

Les porte-drapeaux se mettent en rang et, accompagné par Jean-Louis Prost, organisateur des différentes cérémonies, le cortège se dirige vers le Mémorial et se met en place, suivi par les autorités et le public.

Allocution de Marie-Claude Mauras

Cérémonie au Mémorial

Michel Guichené monte les couleurs, l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle retentit, Marie-Claude Mauras prononce une allocution. Puis c'est l'appel des morts.

Dépôt de bouquets par les enfants de l'école

C'est ensuite le défilé des dépôts de gerbes (3).

Dépôt de gerbe par la sous-préfète de Condom

Allocutions de Marie-Claude Mauras au Mémorial et à la salle des fêtes

À l'issue de cette dernière cérémonie, l'assistance regagne la place du colonel Parisot où un apéritif est servi, puis les invités prennent place pour déjeuner dans la salle des fêtes du village, décorée de souvenirs du Bataillon.

Marie-Claude Mauras fait une nouvelle intervention, pleine d'émotion.

Elle souhaite la bienvenue à toutes les personnalités, puis rend hommage aux porte-drapeaux : ils symbolisent le devoir de mémoire, ils incarnent les valeurs d'engagement, d'altruisme.

Allocution de Marie-Claude Mauras dans la slle des fêtes

Le Rassemblement à Panjas : un événement historique pour le village

Elle salue avec respect, reconnaissance, affection, les derniers Résistants combattants du Bataillon, représentés par Charles Agnona et Pierre Baqué. « Vous avez combattu pour la liberté, notre liberté ».

Pierre Baqué, un des derniers membres du Bataillon de l'Armagnac

26 Combattants sont morts depuis 2020 et récemment, Jean Laborde, Yves Mahue et Francis Papalia : « J'avais tissé avec eux des liens très forts ».

Le Mémorial , qui « porte, gravé dans le marbre, le nom de vos 52 frères d'armes tombés sous les balles de l'ennemi », « symbolise les chaînes qui se brisent et nous montre le chemin de la liberté ».

On ne peut oublier cette nuit du 6 au 7 juin 1944, où 570 volontaires se rassemblèrent à Panjas à l'appel du capitaine (à l'époque) Parisot et de l'abbé Talès.

Le presbytère devint le PC, les chapelles un arsenal et la place du village, un terrain d'entraînement.

Rien n'est jamais acquis

« Nous ne devons jamais oublier que cette liberté, qui nous a été donnée en héritage, a été acquise au prix du sang, de souffrances, de deuils ».

Marie-Claude Mauras conclut : « Et voici que la guerre est là, à nos portes, avec son cortège de cruauté, de tragédies, avec ce sentiment de trahison envers nos Aînés qui ont tant souffert. Alors menons, ensemble, le combat contre le racisme, la haine de l'Autre, l'antisémitisme, pour que nous puissions transmettre, nous aussi, à nos enfants, petits-enfants, un futur plus apaisé (…) Rien ne sera jamais perdu tant que la Flamme du Bataillon, la Flamme de la Résistance continueront de briller dans le cœur d'un seul homme ».

Le général Jacques Lasserre, auteur d'un ouvrage exhaustif sur le Bataillon de l'Armagnac

d Taupiac, conseiller régional, Olivier Dupont (directeur de l'Office national des Anciens combattants), le capitaine Caubet (adjoint du délégué militaire départemental), Isabelle Tintané (conseillère départementale), Vincent Gouanelle (conseiller départemental et président de la Communauté de communes du Bas-Armagnac), Philippe Beyris (président de la Communauté de communes du Grand Armagnac), Maurice Boison (président de la Communauté de communes de la Ténarèze), Patricia Galabert (maire du Houga), Jacques Tartas (maire de Toujouse) et plusieurs autres élus locaux.

On notait aussi la présence de cadres de la gendarmerie de la Communauté de brigades d'Éauze, de Cazaubon, les adjudants-chefs Henry et Dauba, et le lieutenant Pascal Barbier du SDIS 32.

Et aussi, le général Robert Meille, Véronique Allaer (présidente des Hauts lieux de mémoire), Jeanine Berberes (présidente de l'Amicale du réseau Hilaire-Buckmaster), Alain Geay (président des Amis du réseau Victoire), Jean-Pierre Ducasse (président du Comité Adour du Souvenir français), Edgar Castera (président de l'Association nationale des Anciens combattants de la Résistance), Patricia et Warwick Creighton, représentants de la Royal Air Force, les présidents des Anciens d'Afrique du Nord, Pascal Geneste (directeur des Archives départementales), Hélène Compans (gérante du fonds d'archives Parisot), Jean-Luc Tovar, réalisateur du documentaire Une histoire du Bataillon et Véronique Bourgeois-Rande, directrice de l'école de Panjas. (3) dépôt de gerbes :

des enfants de l'école,
des femmes de la Royal Air Force par Patricia Creighton,
du réseau Hilaire-Buckmaster par Warwick Creighton,
de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie (Fnaca) par Didier Remazeille et Roger Garbaÿ,
du Comité de mémoire Seudre-Oléron (par Michel Job et Richard Roca),
du Souvenir français (par Jean-Pierre Ducasse),
du Comité de mémoire du Gers (par le général Jacques Lasserre),
de l'Amicale du Bataillon de l'Armagnac (par Pierre Baqué, Charles Agnona, Anne-Françoise Parisot et Marie-Claude Mauras),
de la Communauté de communes du Bas-Armagnac (par Vincent Gouanelle et Patricia Galabert),
de la Communauté de communes du Grand Armagnac (par Philippe Beyris,
de la commune de Panjas (par Daniel Cazadis et des conseillers municipaux),
des conseillers départementaux Isabelle Tintané et Vincent Gouanelle,
de la présidente de la Région Occitanie (par David Taupiac),
de Philippe Dupouy,
du sénateur Franck Montaugé (par Marie-Claude Mauras),
de Gisèle Biémouret, députée du Gers,
de la sous-préfète du Gers.